Hans Zender (1936)

Tre Pezzi (1963)

pour hautbois
[Trois pièces]

  • Informations générales
    • Date de composition : 1963
    • Durée : 8 mn
    • Éditeur : Bote & Bock, distribution Boosey & Hawkes
  • Genre
    • Musique soliste (sauf voix) [Hautbois]
Effectif détaillé
  • 1 hautbois

Information sur la création

Titres des parties

  • Inno
  • Elegia
  • Grotesco

Note de programme

Le style original des œuvres de Zender s'est formé au contact d'éléments et d'auteurs divers, parfois en réaction à certains excès. L'idée fréquemment avancée  — par Hans Vogt* notamment — selon laquelle Hans Zender se serait surtout intéressé à ce que les Post-weberniens avaient délaissé ne s'applique que très partiellement à ses premières pièces dont font partie ces Tre Pezzi et qui s'articulent d'ailleurs toutes en trois parties : Trois Rondels d'après Mallarmé (1961), Trois Nocturnes (1963), Trois Lieder d'après Eichendorff (1963-64)...

Ces pièces de caractère pour hautbois solo constituent l'un des points de départ d'un répertoire encore peu exploité à l'époque en dehors des Métamorphoses d'Ovide (1951) de Britten et qui allait connaître un essor considérable grâce aux hautboïstes Lothar Faber, Heinz Holliger, et au compositeur et théoricien Bruno Bartolozzi. Ecrit six ans avant la célèbre Sequenza VII pour hautbois de Berio, ce cycle de Zender ne porte pas en lui-même un renouvellement spectaculaire sur le plan instrumental, et son intérêt réside plutôt dans l'écriture. Le compositeur avait terminé ses études avec Wolfgang Fortner quelques années auparavant et rédigé dans le cadre de la Musikhochschule de Fribourg un mémoire de recherche qui tentait des rapprochements entre la pensée rythmique des XIVe et XVe siècles et l'évolution rythmique de la musique contemporaine d'après l'utilisation de l'isorythmie chez Fortner (ce qui n'étonne guère de la part d'un grand admirateur de la musique de Bernd Alois Zimmermann)...

« Ces pièces écrites à Rome portent encore l'influence de mon Maître Fortner » : ce commentaire du compositeur ainsi que quelques connaissances de la musique médiévale permettent de mieux cerner ces Tre Pezzi dont le langage sériel des hauteurs est associé à une conception rythmique non-mesurée où certaines formules mélodiques sont légèrement variées rythmiquement — c'est le cas dans la première et la troisième pièces — selon des procédés proches des augmentations ou diminutions de Messiaen, et où l'isorythmie prend parfois place au premier plan, comme dans la seconde pièce qui répète quatre fois la même structure rythmique avec quelques variantes finales.

Cette musique, raffinée aussi dans sa conception du phrasé et des nuances, est selon le compositeur « construite de façon si simple qu'elle n'a pas besoin d'explications »...

* Hans Vogt : Neue Musik seit 1945, Reclam, Stuttgart, 1982, p. 399.

Pierre Michel