Lionel Polard (1965)

Itinéraire formantique (1994)

recherche pluridimensionnelle sur les univers perceptifs fréquentables, pour soprano dramatique, tuba basse, électronique et images de synthèse

œuvre électronique, Ircam
Cursus Ircam

  • Informations générales
    • Date de composition : 1994
    • Vidéo, installation (détail, auteur) : Pierre Vallet : images de synthèse
    • Durée : variable
    • Éditeur : Inédit
Effectif détaillé
  • 1 soprano solo, 1 tuba basse

Information sur la création

  • Date : 14 janvier 1995
    Lieu :

    Paris, Ircam, Espace de projection, atelier du Cursus de composition


    Interprètes :

    Armelle Orieux : soprano, Olivier Galmant : tuba, Pierre Vallet : images de synthèse.

Information sur l'électronique
Information sur le studio : Ircam, Cursus de composition et informatique musicale.
Dispositif électronique : dispositif électronique non spécifié, dispositif multimédia (vidéo, lumière)

Note de programme

Cette pièce reflète parfaitement ma démarche pluridisciplinaire et communique quelques unes de mes préoccupations conceptuelles sur l’environnement sonore en liaison avec l’image de synthèse. Itinéraire formantique est aussi la concrétisation d’une importante interaction entre deux artistes ayant conjugué leur sensibilité créatrice autour d’un projet, par la rencontre de disciplines complémentaires sans que la personnalité de l’une ne vienne contrarier l’identité de l’autre.

Dans cette pièce, j’ai introduit les éléments majeurs de mes préoccupations compositionnelles, tels que le traitement de figures environnementales acoustiques et l’image de synthèse dans un ensemble d’espaces que j’appellerai les univers perceptifs fréquentables. La pièce se découpe en deux grandes sections, qui se subdivisent à leur tour en deux et trois mouvements, respectivement :

A- espace-océan-rumeur
1- l_e mouvement des éléments Couches de fond_
2- les voix suspendues Symbolisme
B- atlantic-metal-filtre
1- les chants dominants Voix célestes
2- le spectre disloqué Les métaux
3- l’espace renaissant. Transformations et métamorphose

Ces mouvements constituent un environnement indissociable des couches de fond initiales, représentées sous forme d’éléments liquides et dont l’évolution dans l’espace et le temps influe sur le caractère et le comportement des voix et des groupes métalliques. Les couches de fond, véritable univers océanique d’air et de métaux liquides, s’articulent comme un monumental chant aérien, dont la masse évolue dans l’espace intemporel. C’est une forme de glissement perpétuel qui régit toutes les directions de la pensée. Olaf Stapledon nous parle de ces univers vivants dans Créateurs d’étoiles. Tout en se développant, cet environnement instable explore diverses dimensions dont celle de la matière, dit le troisième plan vibratoire. Il y découvre des mondes tels que le symbolisme de la voix et des métaux, mais il surprend aussi l’existence de certaines situations, d’ambiances, d’activités multiples qui le conduisent à représenter sur ce troisième plan de nombreuses entités issues de son univers d’origine sous forme d’images tridimensionnelles. Et cet ensemble peut se fondre au centre des éléments terrestres, entendus ici comme des groupes d’événements circulaires, fusionnés ou disloqués, mais entendus surtout comme une réalité terrestre, (référence à des environnements humains), véritables empreintes sonores, inscrites tout au long de notre histoire. C’est au cours de cette trajectoire que ce chant aérien va observer ces mondes qui meurent, se désintègrent ou se désincarnent pour mieux réapparaître à notre intérieur, à la perception que nous aurions aujourd’hui d’un espace tridimensionnel, défini par des ensembles informatiques et virtuels, sur lesquels les environnements acoustiques se reflètent à chaque instant, intarissable voix de l’exploration créatrice et compositionnelle.

Lionel Polard.