Diego Luzuriaga (1955)

Viento en el viento (1994)

pour ensemble et électronique
[Vent dans le vent]

œuvre électronique, Ircam

  • Informations générales
    • Date de composition : 1994
    • Durée : 14 mn
    • Éditeur : Inédit
    • Commande : Ensemble intercontemporain
Effectif détaillé
  • 1 flûte (aussi 1 flûte piccolo, 1 flûte alto), 1 flûte (aussi 1 flûte alto, 1 flûte basse), 1 clavier électronique/MIDI/synthétiseur, 1 percussionniste

Information sur la création

  • Date : 2 décembre 1994
    Lieu :

    Paris, Centre Georges-Pompidou


    Interprètes :

    les solistes de l'Ensemble intercontemporain : Sophie Cherrier et Emmanuelle Ophèle : flûtes, Dimitri Vassilakis : clavier numérique, Vincent Bauer : percussion.

Information sur l'électronique
Information sur le studio : réalisée à l'Ircam
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : Leslie Stuck
Dispositif électronique : dispositif électronique non spécifié

Note de programme

La pièce est une commande de l'Ensemble intercontemporain et a entièrement été réalisée à l'Ircam pendant les mois de juillet et août 1994. Le titre (« vent dans le vent ») est une citation d'un poème que j'ai écrit en juillet 1993 alors que j'étais au Bellagio Center (une villa magnifique sur les bords du lac de Côme, en Italie), en tant qu'artiste en résidence. Dans ce poème, j'essaie de transcrire une sensation ressentie au cours d'une après-midi orageuse, celle d'être entièrement transparent, d'être en même temps une partie de l'univers et l'univers lui-même.

Cette pièce représente pour moi un grand espace vide sculpté par le vent. La sampoña, longue flûte de Pan originaire des Andes, m'a servi de source d'inspiration pour les sons, les espaces et les images poétiques. Par ses caractéristiques d'instrument qui génère beaucoup de souffle, la sampoña m'a automatiquement renvoyé à cette fascination qu'a toujours exercé sur moi le vent et sa kyrielle de sons et d'espaces. Grâce à la technologie de l'Ircam, j'ai analysé et resynthétisé les différents sons issus de la sampoña, de manière à pouvoir accéder à toutes les composantes du son et à pouvoir les contrôler. Flûtes et percussions interagissent avec ce jeu des harmoniques et avec la sampoña comme « vent dans le vent ».

Leslie Stuck, qui a développé la partie électronique de la pièce, explique : « Les sons électroniques utilisés dans l'œuvre sont entièrement basés sur des enregistrements de la sampoña (jouée par Miguel Llave et le compositeur lui-même). Certains sons ont ensuite été transposés ou étirés dans le temps grâce au programme SVP développé à l'Ircam. D'autres ont été analysés d'après un modèle de synthèse harmonique avec l'aide du programme Additive. Grâce à la Station d'informatique musicale de l'Ircam, ces résultats ont ensuite été utilisés dans un patch de resynthèse conçu par Serge Lemouton sur environnement Max, qui contrôle 40 filtres dynamiques dont les paramètres (hauteur et amplitude) suivent les 40 harmoniques du son analysé. Chacun des filtres est contrôlé sur scène par un clavier Midi. La légère instabilité des harmoniques produit des micro-mélodies semblables à des sifflets. En fixant un seuil aux amplitudes des harmoniques, on arrive à entendre seulement les « crêtes » des harmoniques, comme un espèce de jeu de timbres. »

Diego Luzuriaga.