Michaël Levinas (1949)

La voix des voix (1984)

ou la Métamorphose d'une gamme chromatique, pour neuf instrumentistes, quatre bandes magnétiques, modules de transformation électrique et chambre d’écho

  • Informations générales
    • Date de composition : 1984
    • Durée : 20 mn
    • Éditeur : Lemoine, Paris, nº 27200, 1984
    • Commande : Ensemble Intercontemporain
Effectif détaillé
  • flûte (aussi flûte piccolo, flûte alto), clarinette (aussi clarinette basse, caisse-claire), basson (aussi caisse-claire), cor (aussi caisse-claire), trompette (aussi caisse-claire), trombone (aussi caisse-claire), 2 percussionnistes, contrebasse

Information sur la création

  • Date : 31 mai 1984
    Lieu :

    Allemagne, Sarrebruck, radio Sarroise


    Interprètes :

    l'Ensemble intercontemporain, direction : Peter Eötvös.

Information sur l'électronique
Dispositif électronique : amplification, sons fixés sur support, autre dispositif électronique (modules de transformation électrique et chambre d'écho)

Observations

Écouter l'enregistrement du concert du 27 février 1985 au Centre Georges Pompidou : https://medias.ircam.fr/xb91dc8_la-voix-des-voix-michael-levinas

Note de programme

Le travail de cette œuvre consiste à passer en un circuit d'écho une gamme chromatique donnée à différents instruments à vent dans une ambiance de souffle, de rires et de cris d'oiseaux. Cette gamme chromatique obstinée se fige en de multiples accords, créant une métamorphose de la ligne mélodique en accords complexes. Cette ligne-accord « harmonise » cette même gamme chromatique jouée en trémolos tremblés par le cor soit en direct, soit en différé sur la bande. Cette gamme chromatique obstinée prend dans sa forme tremblée une expression d'envol de multiples oiseaux qui fanatisent les différentes gammes chromatiques de l'ensemble. J'ai toujours senti dans la gamme chromatique de l'histoire la porte d'ouverture entre la structure harmonique et le bruit-son, cela dès le début du XIXe siècle. J'ai toujours cru que l'écho avait été le début de toute polyphonie. Mon effort consiste à accentuer le caractère purement instrumental de mon écriture. C'est-à-dire, faire valoir l'instrument comme « porteur » de la voix humaine, amplifiant ses secrètes implications. Ce parti-pris m'oblige, comme toujours dans mon écriture, à concevoir le son instrumental dans un grossissement électro-acoustique qui respecte l'originalité du son « aérien », de l'instrument. Le son instrumental, chez moi, trouve son expression musicale dans la distorsion et l'ajout des parasites. Comme si l'utilisation de l'amplification électroacoustique refusait d'être une simple représentation ou reproduction du son instrumental.

Michaël Lévinas.