« ...A présent, l'inflexion éternelle des moments et l'infini des mathématiques me chassent par ce monde... »
Rimbaud, Guerre
« L'inflexion éternelle des moments », moments qui renvoient à eux-mêmes, qui ont leur propre référant, qui peut-être par les forces qui s'exercent sur eux, modifient les structures, les courbent — les déforment — jusqu'à l'infini ? « L'infini », éléments divergents indiquant le dehors ; le passé s'estompe peu à peu, devient des ombres de plus en plus longues et de plus en plus faibles, jusqu'à disparaître derrière l'horizon. Renouvellement constant de l'instant, sans référence directe à ce qui reste. Non pas un réseau d'entrelacs, mais des lignes finement ciselées. Opposition des moments, caractérisés par leur brutalité, leur rudesse — structures fines et fragiles. Les relations entre ces éléments hétérogènes constituent une forme — macrostructure — ainsi que des structures contenues dans des fuseaux horaires distincts. Une structure de surfaces — reflet de la macrostructure — brute, cassante, inégale, indique l'éclatement des oppositions — des étendues — des imprécisions se dressent, inconciliables, face au détail, face aux arêtes.
Gerald Eckert, programme du concert de la création, festival voix Nouvelles 2000, abbaye de Royaumont