Ma première idée était de créér un orchestre à cordes virtuel qui soit dirigé par le soliste. Je me disais que ce devait être le rêve de tout altiste !
Quelquefois, être un compositeur – sorte de génie dont le but est de réaliser le rêve d’un musicien – c’est un défi. Les membres de l’orchestre à cordes virtuel ont des problèmes d’« égo ». Parfois, ils n’obéissent pas au soliste, parfois, ils sont en retard, parfois, ils jouent beaucoup plus fort qu’ils ne devraient et, parfois, ils jouent faux... Dans ce cas, il s’agit donc vraiment d’un
orchestre virtuel !
J’ai également décidé d’ajouter une autre épaisseur à la pièce en utilisant l’électronique live semi-improvisée. Quand je travaillais dans le studio avec Manuel Poletti, je parlais de ces éléments électroniques comme d’« amis ». Je les ai conçus pour qu’ils se comportent comme des poissons dans un océan tropical. Parfois, ils nagent en banc à travers la pièce, parfois, ils s’élancent au loin comme de petits rayons de lumière entrant et sortant d’un corail ombrageux.
Tous ces sons sont générés en réponse au soliste. Ainsi l’alto contrôle presque tout.