Le titre de cette pièce est simplement le nom inca de la flûte de Pan. Mais il désigne un instrument très différent par ses possibilités et son utilisation du jouet dont Papageno se sert pour apprivoiser les oiseaux. L'antara péruvien appartient à une famille d'instruments dont les dimensions varient (les grands servent, paraît-il, à transmettre des messages à travers les Andes), ainsi que les sonorités, qui vont du rauque et puissant au brillant joyeux des flûtes péruviennes qui ont été à la mode de temps en temps, notamment dans la musique pop.[...]

En introduisant les sons échantillonnés de l'antara et une variété de timbres transformés par l'ordinateur dans la 4X, et en la reliant à deux claviers de synthétiseur, Benjamin a créé une sorte de flûte de Pan «idéale», adaptée aux besoins d'une partition moderne et capable de produire des microtons avec exactitude.Cette flûte de Pan «platonique» est donc jouée en direct pendant l'exécution de l'oeuvre sur deux claviers de synthétiseur, à côté des flûtes classiques et des cordes alliant ses sonorités à celles de l'ensemble. Il n'y a pas de bande enregistrée ni de modulations de sons en direct.[...]

Malgré l'emploi de matériaux et de techniques peu habituels, la structure générale de l'oeuvre est presque classique.Il y a un premier sujet, se dégageant de la mélodie que Benjamin a qualifiée de «hoquetante» et dont les éléments semblent danser d'une flûte à l'autre. Une bruyante interruption des cuivres et des enclumes met nettement fin à cette «exposition».Ensuite, après un épisode central caractérisé par de mystérieux complexes de sons aux «flûtes de Pan», un tissu serré de cordes, des longs solos de flûte et de nouvelles interruptions des cuivres, il y a une récapitulation de la première section et des textures plus différenciées qu'auparavant (chaque thème est clairement reconnaissable).Enfin, la plus puissante des interruptions par les cuivres et la batterie aboutit à une coda rapide, avec des harmonies de cordes scintillantes qui rappellent Sibelius. Mais ce résumé simplifie à l'extrême la richesse de la conduite des voix dans l'écriture de Benjamin qui se fonde sur une conception de développoment des lignes mélodiques proche de la polyphonie médiévale.


Vous constatez une erreur ?

IRCAM

1, place Igor-Stravinsky
75004 Paris
+33 1 44 78 48 43

heures d'ouverture

Du lundi au vendredi de 9h30 à 19h
Fermé le samedi et le dimanche

accès en transports

Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet, Les Halles

Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique

Copyright © 2022 Ircam. All rights reserved.