Isang Yun (1917-1995)

Impression (1986)

for small ensemble

  • General information
    • Composition date: 1986
    • Duration: 13 mn
    • Publisher: Boosey & Hawkes
    • Commission: Institut Paul Hindemith
Detailed formation
  • 2 flutes [1 alto, 1 piccolo] , oboe, bass clarinet, bassoon, horn, trombone, 2 percussionists, harp, violin, second violin, viola, cello, double bass

Premiere information

  • Date: 9 February 1987
    Location:

    Allemagne, Francfort, Alte Oper


    Performers:

    Ensemble Modern ; Hans Zender, direction.

Program note

Impression, composé en automne 1986, est une commande de l’Institut Paul Hindemith. L’œuvre s’inspire de l’impression que laisse la beauté du paysage de montagnes coréen. Si l’on part de cette idée programmatique, le déroulement global apparaît comme celui d’un filet d’eau dont les eaux s’accroissent jusqu’à former un ruisseau. La partie centrale, aux couleurs changeantes, lente, fait songer alors aux reflets de la lumière sur l’eau. La troisième partie exploite le contraste entre la douceur des cordes et la dureté des instruments à vent. Un processus d’embouteillage est résolu par l’apparition d’un solo de violon, accompagné à la harpe formellement à la fois une réminiscence de la partie centrale et résolution d’une tension par un ralentissement avant une fin rapide, telle qu’on la trouve parfois dans la musique coréenne. La fin opère une fusion entre les vents et les cordes.

Dans les sept premières mesures, j’expose un modèle qui est librement répété puis développé jusqu’à la fin de la première partie, avec un souci d’intensification et d’augmentation de l’espace des hauteurs. Le modèle débute avec la ligne fluide des bois (flûtes, hautbois, clarinette), clairs, soutenus par la harpe et les cordes. Un accord des cuivres en sourdine l’arrête et résonne en écho aux bois graves (clarinette basse, basson). Lors de la « reprise » le cor s’adjoint aux flûtes ; la résistance de l’accord aux cuivres amène un durcissement de la sonorité par l’entrée des bois, également en bloc, et des cordes en pizzicato. La compensation vient par une mélodie des premiers violons, soutenue par la harpe et les flûtes ; puis apparaissent, comme assimilant le poids du son des cuivres, les voix de la clarinette basse et du basson. Dans le tutti, enfin, les cuivres s’opposent plutôt aux autres instruments.

La partie centrale, lente, est tissée de gestes doux, qui réagissent les uns sur les autres de manière très attentive. L’instrumentation change — le calme solo de la flûte alto se dessine d’abord. L’affrontement et le développement amènent ensuite — travail dans l’espace musical — de nouveau un accord des cuivres, qui force la montée des bois à descendre en profondeur.

La troisième partie commence de façon claire et décidée. Dans la transition de la mesure lisse à 3/4 vers une mesure cahotée à 4/4, la rivalité des cordes et des cuivres devient manifeste. Les tendances vers des lignes chantées aux cordes gagnent les bois ; et comme on peut le voir dans les hauteurs confiées aux cuivres, l’intégration est maintenant parfaite.

Isan Yung, programme de la création française, 7 mai 1998, Centre G. Pompidou