Ce petit quatuor avec flûte tente d’explorer quelques associations entre harmonicité et durée du son, en y favorisant les rapports d’ordre paradoxal. A titre d’exemple, la pièce met en avant un matériau qui oscille entre des sons bruités sur des valeurs longues et l’utilisation de sons non entretenus quasi harmoniques (comme le surprenant pizzicato multiphonique à la flûte). Des citations cadentielles du second mouvement du quatuor avec flûte de Mozart, réorchestrées sur ce même principe, ponctuent le discours à la manière d’une transition qui amènera les cordes dans un jeu sans archet. La coda, constituée de sons inharmoniques sur des valeurs courtes, représente l’idée du gruau au regard de la définition quelque peu polysémique du petit Robert, un « grain d’avoine privé de son ».
Aurélien Dumont.