The setup and the execution of the electroacoustic part of this work requires a Computer Music Designer (Max expert).

Version Information

Performance date
November 16, 2021
Documentation date
November 16, 2021
Version
Binaural
Status
valid
Validation date
December 3, 2021
Documentalist
Quentin Nivromont (Quentin.Nivromont@ircam.fr)
Realisation
  • Aurélien Dumont (Composer)
  • Sylvain Cadars (Sound engineer)
  • Augustin Muller (Computer Music Designer)
Length
45 min

Other Versions

Production materialsNovember 27, 2021

Ambisonic MaterialsNovember 25, 2021

Studio 1November 17, 2021

Ambisonic MaterialsNovember 17, 2021

Detailed Staff

Detailed staff comes from Brahms, send mail to ressources-contenus@ircam.fr for correction.

Channel Details

Number of output channels
2

Electronic Equipment List

Audio Equipment

1 Headphone
Headphones (generic)

Downloads

L' autre Fille - Binaural

IRCAM

comment

Sample rate : 48kHz - 32bits

1.03 Go


Instructions

1. Audio setup

Sample rate : 48kHz
32 bits

For correct listening, you will need an heaphone for proper binaural experience.

2. Comments

The binaural decoding was made with Spatial Audio Toolbox, plug-in by b<>com.

b<>com spatial audio toolbox

Program Notes

Il s’agit d’abord d’une parole, Annie Ernaux s’adresse à sa sœur. Et même s’il s’agit d’une lettre, écrite à une sœur morte avant sa propre naissance et donc jamais rencontrée, ce texte procède d’une certaine oralité intérieure : c’est un dialogue avec le silence. C’est donc un texte qui vient naturellement s’inscrire à l’endroit de l’écoute, et qui ouvre un espace d’introspection attentive. Annie Ernaux nous accueille dans le travail de construction de sa conscience, ce travail qu’elle mène avec courage et lucidité depuis tant d’années, et qui relie chacune de ses œuvres il me semble.

En faire l’objet d’une lecture par l’auteure elle-même était une sorte d’évidence, peut-être simplement parce qu’un tel texte ne peut être interprété, joué dans la distance d’une interprétation. Le faire entendre procède peut-être, encore, du geste de l’écriture, pour autant que ce soit le corps même de l’auteure qui le traverse. Le temps a passé depuis que ce texte a été écrit, qui relate des événements eux-mêmes déjà anciens. C’est apporter un élément nouveau et particulièrement émouvant que de restituer, grâce aux propriétés de la diffusion ambisonique, quelque chose de la présence d’Annie Ernaux à ce moment de son existence, et dix ans après qu’elle ait écrit L’autre fille. Annie Ernaux est par ailleurs une excellente lectrice, tenant à distance ses émotions, les laissant filtrer néanmoins sans que les affects ne viennent peser sur l’expression. C’est un peu comme si elle-même était témoin de son écriture, de son besoin d’interroger par l’écrit la présence en elle de cette sœur jamais connue.
Daniel Jeanneteau

L’écriture musicale de L’Autre fille est dévolue à un trio instrumental composé d’une flûte basse, d’un violoncelle et de percussions. L’écriture électronique se concentre principalement sur la restitution du trio dans un espace acoustique qui lui est propre et sur une conception du son qui met en avant la corporéité des interprètes. La musique est une voix à la fois indépendante et en prolongement du texte d’Annie Ernaux, notamment en questionnant d’un point de vue sonore le thème de l’absence. Esthétiquement, elle exclut toute forme d’illustration ou tout autre ressort démonstratif et nous invite, par le biais d’un travail particulier sur le silence et la vibration, à notre propre intériorité.
Le fait que le texte soit dit par l’auteure est un défi en soi. La méthodologie a été de laisser dans un premier temps le geste compositionnel originel en autonomie par rapport à sa voix. En d’autres termes, il s’agissait de puiser dans ma propre lecture du texte le substrat nécessaire à l’élaboration sonore et processuelle de la partition, en discussions suivies avec Daniel Jeanneteau. Dans un second temps, le déploiement des esquisses musicales avec l’enregistrement de la voix d’Annie Ernaux a redéfini les contours formels de l’œuvre afin de trouver sensiblement la place de l’un par rapport à l’autre, un équilibre, une juste mise en tension. Pour reprendre le concept de François Jullien de dé-coïncindence, l’idée est davantage de provoquer une rencontre que de vouloir se faire correspondre deux expressions dans un rapport illustratif possiblement inorganique.
Aurélien Dumont


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