Texte cité dans

Ivan Bounine: Crépuscule et Automne

Crépuscule

Comme la fumée le gris sombre du gel s'est figé dans le crépuscule du soir. Comme un fantôme le bouleau qui devient gris se tient devant la fenêtre. Dans les coins, tout est devenu d'un noir mystérieux, le poêle luit à peine, et l'ombre d'on ne sait qui s'est étalée en hésitant par dessus tout. La tristesse raccompagne le jour. Et au milieu d'un tel silence maussade un fantôme du jour blafard, perdu dans quelque pensée profonde, me regarde à travers le crépuscule.

Automne

Comme en avril, dans les nuits, dans l'allée, toujours plus fine, la fumée des hautes branches au-dessus de lui, et toujours plus léger, plus proche et plusvisible au-dessus de lui l'horizon qui pâlit. Cette hauteur, ces constellations d'étoiles, aériennes, en volutes de fumée, transparentes, ce bruissement des feuilles par terre, cette tristesse - tout est pareil, comme en avril.