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Poèmes de Sapho

Poèmes de Sapho


Poèmes de Sapho

 

1. Vespro, tutto riporti
quanto disperse la lucente aurora :
riporti la pecora,
riporti la capra,
riporti il figlio alla madre.

2. O mia Gongila, ti prego :
metti la tunica bianchissima
e vieni a me davanti : Io sempre
ti desidero bella nelle vesti.

Così adorna, fai tremare chi guarda ;
e io ne godo, perchè la tua bellezza
rimprovera Afrodite.

3. «Muore il tenero Adone, o Citerea :
e noi che faremo ?»
«A lungo battetevi il petto, fanciulle,
e laceratevi le vesti.»

4. Piena splendeva la luna
quando presso l'altare si fermarono :

e le Cretesi con armonia
sui piedi leggeri cominciarono,
spensierate,a girare intorno all'ara
sulla tenera erba appena nata.

5. Io lungamente
ho parlato in sogno con Afrodite.

Sapho

Poèmes de Sapho

Etoile du soir, toi qui ramènes
tout ce qu'a dispersé l'aurore brillante,
tu ramènes la brebis,
tu ramènes la chèvre,
tu ramènes l'enfant à sa mère...

Reviens, je t'en conjure, Congyla,
et parais revêtue de ta tunique couleur de lait.
Ah, quel désir flotte autour de ta beauté !
L'enjôleuse fait tressaillir celle qui l'aperçoit.

Et moi je me réjouis, car c'est elle-même qui te fait ce reproche,
la déesse de Chypre, que j'invoque en priant...
 

Il est mort, o Cythérée, le tendre Adonis.
Qu'allons-nous faire ?
Frappez votre sein, jeunes filles,
déchirez votre tunique...

La lune monta, pleine,
et les jeunes filles, après s'être rangées autour de l'autel...

Ainsi jadis les Crétoises,
de leurs pieds délicats,
dansaient aux sons de la musique autour d'un autel charmant,
foulant les tendres et douces fleurettes du gazon.
 
J'ai conversé
en songe avec la déesse de Chypre.

Sapho
Traduction Théodore Reinach



 

Sapho, Anacréon et Anacréontiques, Paris, Grasset, 1932