| Da una crepa (2009) | D’entre les fissures |
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« mi è, presso estranei, difficile il sonno. » |
« il m’est, auprès d’étrangers, difficile le sommeil »
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qui cadono uova |
ici il tombe des oeufs de sommeil, des blancs qui ne montent pas (pourquoi est-ce que j’insiste les mains dans des poches de pierre ?) |
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Elisa Biagini, Mandelatmen - |
traduction de Jean Portante |
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mi scrivo tra le |
je m’écris d’entre les fissures, d’entre les noeuds du bois, dans la poussière sous le tapis : |
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il buio, che aspetta |
l’obscurité, qui attend d’entrer, s’engrumèle de cernes |
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come su foglio |
comme sur une feuille recroquevillée que l’on lisse reste la trace fissure à colorer notre encre. (nous nous imprégnons d’arêtes infinies.) |
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mi si vede solo |
on me voit seulement à contre-jour, matière semblable au blanc d’oeuf, enduit dégoulinant de la fissure : un alphabet braille d’os qui veulent s’évader. |
| e la schiena si crepa, astuccio di semi che spingono, che s’aprono in rami, cespuglio di dita che mai giunge a toccare, che taglia l’aria d’unghia. |
et le dos se fissure, gousse de semences qui poussent, qui s’ouvrent en branches, buisson de doigts qui ne parvient jamais à toucher, qui taille l’air de ses ongles. |
| Elisa Biagini | traduction d'Angèle Paoli |