mise à jour le 16 novembre 2023
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Natasha Barrett

Compositrice britannique née le 9 mars 1972 à Norwich.

Issue d’une famille mélomane mais non musicienne, Natasha Barrett grandit dans un environnement musical qui mêle culture populaire et musique classique. Si l’informatique et l’électronique occupent alors une part non négligeable de son quotidien, ce n’est pas tant la technologie qui fascine la jeune fille, que ce qu’elle permet de faire : c’est ainsi qu’elle commence à explorer les possibilités musicales des magnétophones – comme un jeu. Ce n’est que plus tard, pendant ses études de composition à l’université de Londres auprès de Denis Smalley, que ses idées musicales la mènent vers l’acousmatique – qui lui ouvre un champ d’investigation nouveau. Elle s’installe alors à Birmingham, pour pouvoir travailler sur le BEAST (Birmingham ElectroAcoustic Sound Theatre), dispositif composé d’un grand nombre de haut-parleurs, créé à l’université de Birmingham sous la direction Jonty Harrison. Là commencent ses recherches sur les possibilités de la spatialisation sonore, qui se poursuivront par l’exploration du potentiel musical des systèmes de diffusion Ambisonic.

L’œuvre de Natasha Barrett se partage entre le purement acoustique et l’acousmatique, destinée autant au concert qu’à des installations artistiques, parfois monumentales. Souvent attachée à une forme de narration – même si celle-ci peut être obscure ou abstraite, en lien avec le langage véhiculé par les sons –, c’est au travers de dispositifs spatialisés comme l’Ambisonic que Natasha Barrett s’épanouit, en cherchant notamment à mettre en œuvre des concepts comme le contrepoint spatial – équivalent spatial du contrepoint traditionnel.

Son travail a été récompensé par plusieurs prix et concours, parmi lesquels le Concours Luigi Russolo en 1995 et 1998 (Italie), le Prix Musica Nova Prague en 2001, le Concours international de musique électroacoustique de Bourges en 1995, 1998 et 2001, le Concurso Internacional de Música Eletroacústica de São Paulo en 2001, le 9th International Rostrum for Electoacoustic Music en 2002, l’Edvard Prize en 2004 (Norvège), le Nordic Council Music Prize en 2006, le Giga-Hertz Award en 2008 (Allemagne), le Prix Ars Electronica (Autriche) en 1998 et 2017 et le Thomas Seelig Fixed Media Award en 2023.

Natasha Barrett mène également une carrière d’interprète de musique électroacoustique aussi bien pour ses propres œuvres que pour celles d’autres compositeurs. Elle vit et travaille aujourd’hui en Norvège. En juin 2018, elle participe au festival et académie de l’Ircam, ManiFeste, pour la création de sa pièce Pockets of Space sur la grande scène du centre Pompidou équipée d’un système de diffusion ambisonique.

Elle a cofondé et codirige aujourd’hui l’EAU (Electric Audio Unit - ensemble norvégien de musique spatiale) et 3DA (une organisation qui fournit des ressources matérielles aux artistes audio 3D).


© Ircam-Centre Pompidou, 2018

Documents

Liens Internet

(liens vérifiés en novembre 2023)

Bibliographie sélective

  • Natasha BARRETT, Spatial Music Composition, in 3D Audio, Justyn Paterson, Hyunkook Lee (Eds), Routledge, 2021, chapitre 9.
  • Natasha BARRETT, Interactive Spatial Sonification of Multidimensional Data for Composition and Auditory Display, in Computer Music Journal, vol. 40/2, Summer 2016, pp. 47-49.
  • Natasha BARRETT, Trends in electroacoustic composition, in The Cambridge Companion to Electronic Music, Cambridge University Press, 2007, pp. 232-255.
  • Natasha BARRETT, Oyvind HAMMER, Mimetic Dynamics, in Organised Sound, vol. 3/3, 1998, pp. 211-218.
  • Natasha BARRETT, Adsonore, in Organised Sound, voL1/2, 2004, pp. 111-119.
  • Natasha BARRETT, A compositional methodology based on data extracted from natural phenomena, in Proceedings of the International Computer Music Conference, 2000, pp. 20-23.

La liste complète des publications peut être consultée ici (lien vérifié en novembre 2023).

Discographie sélective

  • Natasha BARRETT, Speaking  Spaces No.1: Heterotopia ; Urban Melt in Park Palais Meran ; Growth, dans « Heterotopia », 1 vinyle Persistence of Sound, 2022, PS006.
  • Natasha BARRETT, Involuntary Expression ; Dusk’s Gait ; The Weathered Piano (quatuor tempora anni) ; He Slowly Fell and Transformed Into the Terrain, dans « Leap Seconds », 1 Cd Sargasso, 2021, SCD28083.
  • Natasha BARRETT, Innermost, dans « Innermost / Souvenirs Cachés », avec une œuvre de Beatriz Ferreyra, 1 vinyle Persistence of Sound, 2021, PS005.
  • Natasha BARRETT, Little Animals ; Earth Haze ; Racing Unseen: Racing Wide, Racing Inside ; Animalcules ; Puzzle Wood, dans « Puzzle Wood », 1 cd Aurora, 2017.
  • Natasha BARRETT, Hidden Values ; Kernel Expansion ; Reality and Secrets no.2 ; Untitled One ; OSSTS route no.1 ; Sound Exposure in Peru ; A Soundwalk through Shanghai ; Untitled Two, dans « Peat + Polymer », 2 cd Plus3db, 2014, 3DB020.
  • Natasha BARRETT, Sub Terra ; The complete Sub Terra cycle (Three parts) ; Mobilis in Mobili ; The complete Barely Project Rhizaria (Barely: part-4) ; Gentle Sediment (Barely: part-3), ABEMOLPAS,  dans « Bouteille de Klein », 1 DVD Emrpeintes Digitales, 2010. 
  • Natasha BARRETT, Deconstructing Dowland ; Can She Excuse ; Night’s blackbird ; Clear fires ; All the shadows flee ; The Right Honourable Robert, Earl of Essex, His Galliard ; Where shadows do for bodies stand ; Ornament is nurse of pride ; If she this deny ; Unquiet thoughts ; My woe wants comfort ; Can She Excuse ; Earth with her flowers, dans « Black Bile Extempore », 1 cd Elektron, 2009.
  • Natasha BARRETT, Trade Winds, 1 cd Aurora, 2008.
  • Natasha BARRETT, Diabolus, dans « Puls Percussion Group & Ning Trio » avec des œuvres de Lars Petter Hagen, Torstein Aagaard-Nilsen, Eivind Buene et Nicolay Apollyon, 1 cd Euridice, 2004, EUCD26.
  • Natasha BARRETT, Fetters ; Prince Prospero’s Party ; Exploratio Invisibilis, 1 cd Aurora, 2003.
  • Natasha BARRETT, Three Fictions (Northern Mix) ; Utility of Space ; Viva la Selva ; Displaced:Replaced ; Red Snow; ; Industrial Revelations, dans « Isostasie », 1 cd Empreintes Digitales, 2001.