Homme de grande culture, critique fécond qui collabora à la plupart des grandes revues artistiques et musicales de son temps, professeur de composition au Conservatoire de Paris (où il succèda à Charles-Marie Widor et eut parmi ses élèves Olivier Messiaen, Jehan Alain, Maurice Duruflé) de 1928 à 1935, brillant orchestrateur, apprécié de Saint-Saëns comme de Debussy, de Vincent d’Indy comme de Fauré, disciple de Franck et grand admirateur de Wagner, Paul Dukas reste souvent pour le public l’homme d’une oeuvre, L’Apprenti sorcier. Dans ce «scherzo symphonique» d’après une ballade de Goethe, qui fut créé en 1897, Dukas manifeste son génie de l’orchestration. On ne saurait cependant passer sous silence l’opéra Ariane et Barbe-Bleue, sur un livret de Maurice Maeterlinck, et La Péri, poème dansé initialement destiné à Diaghilev.
Compositeur discret mais exigeant, peu sensible aux grands bouleversements musicaux dont il fut le contemporain, Paul Dukas détruisit à la fin de sa vie nombre de pièces jugées imparfaites, et ne laisse finalement que très peu d’opus achevés.