Né à Paris en 1944, Patrick Marcland est le fils de l’auteur-compositeur de chansons et de musiques de films Marc Lanjean. Dans sa jeunesse, il pratique le jazz comme guitariste et entreprend des études d’écriture et de guitare classique avec Alberto Ponce à l’Ecole Normale de Musique de Paris. Il compose ensuite pour le théâtre et le cinéma. Il travaille comme assistant-réalisateur au cinéma et musicien d’une compagnie théâtrale avant de suivre les cours de composition de Max Deutsch, de direction d’orchestre d’Henrik Bruun et ceux de Claude Ballif au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il reçoit le prix Georges Enesco de la Sacem en 1984 et de nombreuses commandes de l’Etat, de Radio France, et des plus grands ensembles de musique contemporaine français (L’Itinéraire, Ensemble intercontemporain, Groupe Vocal de France, Musicatreize…).
Influencé dans ses premières œuvres pour le concert par le sérialisme boulézien (Mètres en 1972 et Variants en 1974), il s’en éloigne assez tôt pour s’orienter, avec ses œuvres Failles (1978) et Versets (1979), vers un système d’écriture original revalorisant la notion de « métrique » et associant modalité et polarité tonale, dont le souvenir du jazz n’est par ailleurs jamais totalement absent.
Il compose pour divers ensembles et orchestres et à plusieurs reprises pour l’Ensemble intercontemporain (Versets en 1979, Étude en 1995, De Temps en Temps en 1996, Eclipsis en 2004, puis Eclipsis Déployé en 2006), pour les Percussions de Strasbourg (Mots croisés en 1999) et pour la Philharmonie de Lorraine (Maldoror, d’après Lautréamont, en 1997, œuvre reprise par l’Orchestre National de France pour l’ouverture du Festival Présences de Radio France en 2001).
Préconisant une approche « vivante » de la musique, il s’attache depuis longtemps à la manière dont celle-ci peut être mise en scène. Il a écrit plusieurs partitions originales pour la danse, impliquant toujours des musiciens ou chanteurs présents sur scène ; notamment avec Nadine Hernu (Étude en 1995 et Sanguine en 1997), avec Susan Buirge (Le Jour d’avant en 1999, en coproduction avec l’Ircam et la Maîtrise de Radio France, et Le Jour d’après), et, en 2002, Walk pour une violoniste et une danseuse, sur une chorégraphie de Laurence Marthouret.
En 2003, il termine Chant de l’Olympe, grande fresque électro-acoustique réalisée avec la collaboration de Gualtiero Dazzi, destinée à une diffusion octophonique et qui a fait l’objet d’un CD sous le label Quai des Arts. En 2004, Eclipsis est créée au Centre Pompidou. Cette pièce donnera naissance à une large « extension », Eclipsis déployé, commandée par l’Ircam et créée à Paris par l’Ensemble intercontemporain.
Après une résidence à Reims en 2005, où il crée Rythmes d’auprès pour un comédien et flûte basse, il débute en septembre 2005 une résidence à Marseille avec l’Ensemble Musicatreize pour une série de pièces vocales, Vers…, pour 12 voix mixtes, créées en 2006. En 2008, il réalise Le Roc-aux-Sorciers, œuvre électroacoustique destinée à sonoriser le fac-simile d’une frise sculptée magdalénienne.
En 2012, Sismal records publie un disque monographique des œuvres du compositeur. En janvier 2021, sa pièce Alto-Solo I est jouée à la Philharmonie de Paris pour le concert en mémoire de l’altiste Christophe Desjardins. En août de la même année, Patrick Marcland annonce, avec Alireza Farhang et Antonin Servière, la création de l’ensemble Inicia, soutenu par le CIRM, dédié à la rencontre entre musique et autres arts (danse, vidéo, arts plastiques…).