Par l'« éclatant » succès de la création au Metropolitan Opera de The Ghosts of Versailles et son Grawemeyer Award 1991 - Prix Nobel de musique - pour sa Symphonie No. 1, John Corigliano a conforté sa renommée mondiale parmi l'élite des compositeurs de sa génération.
The Ghosts of Versailles, son premier opéra depuis 25 ans, inspiré du Figaro de Beaumarchais, était une commande pour le centenaire du Met. Désormais disponible en vidéo et disque laser chez Deutsche Grammophon, la série de sept concerts joués à guichet fermé par le Metropolitan Opera, débutant le 19 décembre 1991, et sa retransmission télévisée dans le pays tout entier, furent chaleureusement applaudies tant par le public que par la critique, pour qui «C'est la partition magnifique d'un compositeur qui continue à se surpasser» (Newsday) ; «En un mot, The Ghosts of Versailles est un chef-d'oeuvre» (Daily News) ; et «une oeuvre merveilleusement exécutée» (Opera News). En 1992, le «Prix de la composition de l'année» fut décerné à Ghosts par les premiers International Classic Music Awards. Il fut à nouveau interprété au Metropolitan Opera au printemps 1995 et représenté au Lyric Opera of Chicago à l'automne de la même année.
Sa Symphonie No. 1, réaction passionnée face au drame du SIDA, a été composée pour le Chicago Symphony, où il fut compositeur résidant de 1987 à 1990. Après sa création en 1990, cette oeuvre fut immédiatement adoptée par bon nombre des meilleurs orchestres américains - dont le New York Philharmonic, le San Francisco Symphony et le Boston Symphony - et adaptée à la danse par Kathryn Posin pour le Milwaukee Ballet. Lors de sa tournée en avril 1992, le Chicago Symphony en fit la création européenne ; son enregistrement par l'orchestre (pour Erato) a rapidement occupé la première place du Billboard, s'y maintenant durant 69 semaines. Cette oeuvre a également obtenu deux Grammy Awards comme «Meilleure composition contemporaine de l'année 1991» et «Meilleure interprétation orchestrale de l'année». Suite au concert de Boston de mars 1993, l'orchestre décerna à Corigliano le Prix Horblit 1993 pour la composition de marque d'un compositeur américain. La symphonie a déjà été exécutée par plus de 65 orchestres.
Corigliano s'est d'abord fait remarquer en remportant le Prix de musique de chambre du Festival de Spoleto 1964 pour sa Sonate pour violon et piano. Puis il a obtenu d'importantes commandes du New York Philharmonic (Concerto pour clarinette, Fantasia on an Ostinato), de la Chamber Music Society of Lincoln Center (Poem in October), du New York State Council on the Arts (Concerto pour hautbois), du flûtiste James Galway (Pied Piper Fantasy) et du Boston Symphony Orchestra (Promenade Overture). Sa musique pour le film Altered States lui a valu une nomination pour l'Academy Award. Ses dernières créations comprennent Troubadours, concerto pour guitare écrit à l'intention de Sharon Isbin, avec le St. Paul Chamber Orchestra, dirigé par Hugh Wolff ; Fanfare for Double Brass Quintet, interprétée par la Chamber Music Society of Lincoln Center ; To Music, pièce d'ouverture de concert destinée au Cincinnati Symphony ; Amen pour double choeur a cappella ; et un quatuor à cordes pour le Cleveland Quartet.
Né à New York le 16 février 1938, Corigliano est issu d'une famille de musiciens. Son père fut premier violon solo du New York Philharmonic de 1943 à 1966 et sa mère est une pianiste accomplie. Corigliano occupe le poste de Distinguished Professor of Music au Lehman College, City University of New York et, en 1991, il est nommé professeur à la Juilliard School. Cette même année, il est élu à l'American Academy and Institute of Arts and Letters, comprenant 250 artistes, sculpteurs, architectes, écrivains et compositeurs parmi les meilleurs des Etats-Unis. En 1992, Musical America le nomme premier «Compositeur de l'année».
John Corigliano a obtenu des bourses de Meet the Composer, le National Endowment for the Arts et la Guggenheim Foundation. Ses oeuvres sont enregistrées par RCA, Telarc, Erato, New World, CRI et sont éditées exclusivement par G. Schirmer.