François Sarhan étudie la composition avec Jonathan Harvey, Magnus Lindberg, Philippe Manoury, Tristan Murail et Guy Reibel. Par ailleurs, il étudie l’analyse, l’esthétique, le violoncelle, la direction d’orchestre, ainsi que l’harmonie et le contrepoint. De 1999 à 2002, il suit les séminaires de poétique comparée de Jacques Roubaud à l’École des hautes études en sciences sociales.
En 1995 il entre au Conservatoire national supérieur de Paris, d’où il sort diplômé en analyse en 1999 et en composition en 2000. Il reçoit une bourse de la SACEM pour suivre les séminaires de Brian Ferneyhough et Marco Stroppa à Szombathely en Hongrie en 1996-1997 et suit le Cursus de composition de l’Ircam en 1997-1998. Entre 1998 et 2002, François Sarhan enseigne lui-même à l’Ircam et, depuis 1999, à l’Université Marc Bloch de Strasbourg. Depuis 2015, il enseigne la composition à l’Université des Arts de Berlin et, occasionnellement, à la Haute École de Musique de Dresde.
Le catalogue de François Sarhan est riche de tous genres : des pièces pour orchestre, parmi lesquelles DIBBUK (2010), de la musique de chambre – notamment le cycle Bobok pour instruments à cordes –, un opéra – Kyrielle du sentiment des choses, créé au festival d’Art lyrique d’Aix-en-Provence en 2003 –, de la musique vocale – notamment La Philosophie dans le Boudoir créé en 2016 par les Neue Vocalsolisten –, ainsi que des musiques électroniques et mixtes.
Sa musique est regroupée en grands cycles : La Fleur Inverse, une quinzaine d’œuvres inspirées par le poète Jacques Roubaud et dont fait partie la série d’Esquisses, CRwTH, du nom du collectif qu’il fonde en 2000 avec Fred Pommerehn, artiste visuel et Bertrand Raynaud, écrivain, et The Von d’r Wii=ge bis zum Gra=ab – du berceau à la tombe, selon l’orthographe de l’artiste suisse Adolf Wölfli. Elle fait l’objet de concerts monographiques et de portraits, par des ensembles tels qu’Ictus, Alternance, l’Ensemble Modern pour lequel il compose Testimony (2007), l’Ensemble Recherche, l’Ensemble intercontemporain ou l’Orchestre philharmonique de Radio France – Cinq pièces pour alto et orchestre (2005).
Avec le collectif CRwTH, il réalise des films d’animation et des vidéos. Il participe à de nombreuses manifestations pluridisciplinaires, pour la danse et le théâtre. Il collabore notamment avec l’artiste sud-africain William Kentridge pour la musique du spectacle Telegrams from the Nose the Nose représentéune trentaine de fois à travers l’Europe.Il rédige une « Encyclopédie », recueil d’articles et d’illustrations imaginés sur des sujets divers qui donne lieu à une série de spectacles et de conférences.
Il est régulièrement invité pour des périodes de résidence par le festival Automne en Normandie, l’Arsenal de Metz, le festival de Witten, la Scène nationale d’Orléans (de 2009 à 2012). Ces scènes coproduisent ensemble le spectacle King Lear, sur un texte original de Jacques Roubaud, créé au Havre en novembre 2010. En 2014, il est en résidence à la Muse en Circuit (Wandering Rocks) et au Château de Chambord où il conçoit une exposition, La vérité sur le château de Chamboord, comprenant plusieurs installations, des collages, des textes et des audioguides proposant, dans un pastiche humoristique, une histoire inventée du château.
En 2016, le label Alamuse lui consacre un album Wandering Rocks/Commodity Music, réalisation discographique d’une œuvre immersive originellement créée au Palais de Tokyo etinterprétée par le quatuor Zwerm.