mise à jour le 11 février 2022
© Deborah Lopatin

Clara Olivares

Compositrice franco-espagnole née le 24 juin 1993 à Strasbourg.

Clara Olivares commence à apprendre le piano à cinq ans et obtient son Diplôme d’études musicales de piano et de musique de chambre à l’Académie Supérieure de Musique de Strasbourg — pour lequel elle reçoit le prix Sacem grâce à sa mention très bien à l’unanimité — et intègre le cursus de composition sous la direction de Mark Andre en 2011, puis de Philippe Manoury, Daniel D’Adamo, Thierry Blondeau et Annette Schlüntz. De 2017 à 2021, elle rédige une thèse de doctorat en composition à l’Université de Californie à Berkeley, où elle étudie avec Franck Bedrossian, Ed Campion, Carmine-Emanuele Cella et Ken Ueno. En 2020-2021, elle intègre le Cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam, après avoir participé deux fois à l’Académie ManiFeste : en 2015 pour l’atelier d’informatique musicale et en 2018 pour l’atelier de composition pour grand orchestre.

Les œuvres de Clara Olivares ont notamment été jouées par l’Orchestre Philharmonique de Radio-France, le UC Berkeley Symphony Orchestra, l’Orchestre Mitteldeutsche Kammerphilharmonie, l’Ensemble Fonema Consort, l’Ensemble Sound Icon, l’Ensemble Eco, l’Ensemble Vocal Quince, l’Ensemble XXI.n, l’Ensemble Lucilin, le Duo Atomos, le Duo Mazumal, l’Ensemble Vocal Voix de Stras’ et l’Ensemble Vocal L’Arrach’Chœur. Ses pièces ont été jouées aux Etats-Unis, en Finlande, en France, en Espagne, en Allemagne, au Brésil, au Vénézuela et au Luxembourg. Elle a été diffusée à la radio (France Musique, Radio Accent 4, RCF, Radio Nacional de España, Radio MDR Figaro), et deux de ses pièces sont éditées aux Editions Alphonse Leduc. Ces mêmes pièces sont programmées au Concours Artistique d’Epinal en 2016 et aux examens de fin d’année du Conservatoire Régional de Paris en 2019.

Clara Olivares est d’abord passionnée par la composition pour voix, qu’elle considère comme « l’instrument le plus pur et le plus intime » et apprécie particulièrement de composer de manière personnalisée pour un interprète. Cette prédilection pour la voix accompagne l’autre aspect majeur de sa pratique compositionnelle, la poésie. La compositrice va puiser dans les œuvres de Louise Labé, Mary et Percy Shelley, Jenő Dsida mais aussi dans un registre plus récent, avec les écrits de la poétesse canadienne Huguette Bertrand. À la différence des travaux de Berio, Maderna ou Aperghis, qui sont des recherches phonologiques allant jusqu’à l’asémantisme, Clara Olivares accorde beaucoup d’importance à la fonction narrative de la voix et, par là, à l’intelligibilité du texte, qu’elle choisit souvent court pour l’exploiter dans son intégralité.

Plus tard, en étendant son champ d’exploration à l’électronique, elle en vient naturellement à s’intéresser au traitement en temps réel de la voix dans l’opéra (son sujet de master) avec Mary (2017), son premier opéra, pour soprano, saxophone, clarinette, violon, violoncelle, électronique en temps réel et marionnettes. Dans cette pièce, « l’électronique va [lui] permettre de créer une scène virtuelle, autrement dit un lieu d’écoute qui n’existe qu’à travers les haut-parleurs ». La technologie y est donc à la fois fonctionnelle, permettant de mieux distinguer les différents personnages, mais sert aussi à « ouvrir un espace acoustique plus large et attaché au sens du texte par des effets de spatialisation propres à chaque personnage ».

Elle est compositrice associée de l’Orchestre de Chambre de Paris pour la saison 2020/2021. En février 2022, sa nouvelle œuvre pour cor, ensemble et électronique est créée au Festival Présences de Radio France.


© Ircam-Centre Pompidou, 2022

Sources

Site de la compositrice, CNMAT, lesgensdeberkeleymagazine, Ensemble Intercontemporain, remue.net

Liens Internet

(liens vérifiés en janvier 2022).