Klaus Huber (1924-2017)

Plainte - Lieber spalten mein Herz I (1990 -1992)

in memoriam Ossip Mandelstam, pour viole d'amour en tiers de ton, guitare en tiers de ton et petite percussion

  • Informations générales
    • Date de composition : 1990 - 1992
    • Durée : 14 mn
    • Éditeur : Ricordi, nº Sy. 3172
Effectif détaillé
  • 1 viole d'amour [en tiers de tons] (aussi 1 alto), 1 guitare [en tiers de tons] , 1 percussionniste

Information sur la création

  • Date : 1992
    Lieu :

    Rottenburg.


Note de programme

En mémoire de la mort de Luigi Nono, le 8 mai 1990, Klaus Huber a écrit la même année la pièce ...Plainte... pour viole d'amour solo. Cette pièce a eu pour l'œuvre de Klaus Huber le même effet catalysateur que la pièce de musique de chambre Senfkorn écrite quinze ans auparavant. Cette pièce était déjà comprise d'une autre façon dans d'autres œuvres, notamment Plainte - Die umgepflügte Zeit pour ensemble et Plainte - Lieber spaltet mein Herz pour viole d'amore, guitare et percussion.

Dans toutes ces pièces, la partie de viole d'amour est caractérisée par son accord. Les sept cordes sont accordées de telle sorte que les cordes à vide deviennent la base de modes en tiers de ton au sein desquels la musique se déploie. De par ces tiers de ton, on évite les demi-tons et la couleur chromatique, caractéristique de la musique moderne européenne. Il s'en suit une sonorité molle, flottante.

Plainte - Lieber spaltet mein Herz, composé en 1992 à la mémoire d'Ossip Mandelstam, commence avec l'instrument solo. Le caractère de cette pièce est déjà dans l'indication qui est en tête de la partition : « Estremamente tranquillo e pianissimo, quasi sempre senza vibrato... sich in einen grenzenlosen Raum hinein verströmend... » (déferlant dans un espace sans frontière...)

L'instrument solo est peu à peu enveloppé par les sons des autres instruments (la guitare est accordée en tiers de ton, les percussions sont composées d'instruments résonnant longuement). Comme dans Des Dichters Pflug, un des instrumentistes introduit doucement, par syllabe, quelques lignes d'un poème tardif de Ossip Mandelstam. Quand la flûte en sol a fini de jouer la « plainte », l'instrumentiste reprend la flûte basse, qui se fond dans l'ensemble jusqu'à la fin. Cette pièce dont les sonorités sont extrêmement délicates se termine dans un decrescendo al niente.

d'après Max Nyffeler