- Informations générales
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Date de composition :
1981
- Durée : 14 mn
- Éditeur : Peters, nº EP 7233
- Commande : Biennale de Venise
- Dédicace : à Massimiliano Damerini
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Date de composition :
1981
- Genre
- Musique soliste (sauf voix) [Piano solo]
- piano
Information sur la création
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Date :
29 juin 1981
Lieu :France, La Rochelle, Festival
Interprètes :Massimiliano Damerini.
Observations
Enregistrement : cd Arts 47216-2 ; cd PNM 28.
Note de programme
« Tout est hiéroglyphique » (Baudelaire)
Le titre de cette œuvre de quatorze minutes se réfère à une forme poétique l'emblème qui atteignit son apogée au seizième siècle grâce à Andrea Alciato. Dans son acception plus commune, le terme est employé pour désigner un épigramme qui décrit une chose d'une manière telle qu'elle en signifie une autre. Au cours des développements successifs, on peut distinguer trois composants essentiels : une légende au-dessus (ou un proverbe), une image (verbale et/ou visuelle), et un texte épigrammatique/conclusif qui commente les éléments précédents et parfois explique leurs allusions typiquement mystérieuses.
La structure tripartite de ce complexe baroque se reflète dans cette composition et sert de véhicule à l'intérêt que je porte au concept d'explication en termes musicaux. La première section, de nature essentiellement linéaire divise presque complètement le geste superficiel de la vertigineuse fuite du centre, une décondensation de matériau qui se constitue par lui-même en cherchant à empêcher les seize éléments de disparaître au-delà du seuil du discours.
La seconde section impose ce qui pourrait être défini comme « esthétique de la volonté » sur des séquences d'accords fondamentalement statiques, lesquels commencent en grand nombre et font des tentatives de plus en plus frénétiques pour transcender leur structure rigoureusement délimitée. Cette structure réagit comme une cuirasse fragile en reflétant les éléments constitutifs à travers le miroir déformant bâti par elle-même.
La conclusion commence déjà dans le diminuendo final de la section immédiatement précédente recueillant expérimentalement un enseignement théorique autour des positions isolées des deux autres parties : les techniques compositivo-transformatives de la première partie (qui se substituent aux matériaux presque complètement absents) et les monades phoniques de la deuxième partie sont contraintes de s'affronter dans une brève « explosion de reconstitution » au-delà de laquelle elles s'évanouissent dans le silence ou reviennent obsessionnellement vers eux-mêmes en suggérant peut-être la face tautologique conclusive de la solution.
Brian Ferneyhough.
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