Thierry De Mey (1956)

Tippeke (1996)

musique de film pour violoncelle et électronique (pour la Compagnie Rosas)

œuvre électronique, Ircam

  • Informations générales
    • Date de composition : 1996
    • Durée : 20 mn
    • Éditeur : Inédit
Effectif détaillé
  • 1 violoncelle

Information sur la création

  • Date : novembre 1996
    Lieu :

    Espagne, Teatro Central à Séville


    Interprètes :

    François Deppe : violoncelle.

Information sur l'électronique
Information sur le studio : Ircam
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : François Deppe, Serge Lemouton
Dispositif électronique : temps réel

Observations

Musique et film de Thierry De Mey sur la chorégraphie de Anne Teresa De Keersmaeker, avec Anne Teresa De Keersmaeker et la Compagnie Rosas.
La musique et le film ont été intégrés dans le spectacle Woud - Three Movements to the music of Berg, Schönberg and Wagner, chorégraphie de Anne Teresa De Keersmaeker, interprétée par la Compagnie Rosas (Bruxelles).

Note de programme

Une projection de Tippeke rassemble plusieurs démarches d’égales importances, où fusionnent les différents paramètres de la chorégraphie, du film et de l’écriture musicale. Le film a été tourné dans les alentours de Bruxelles en mars 1996.

Le film a été tourné dans les alentours de Bruxelles en mars 1996. La protagoniste, Anne Teresa De Keersmaeker raconte/chante/danse une vieille comptine flamande où il est question d'un petit garçon qui ne veut pas rentrer à la maison. L'histoire déploie un enchaînement récursif de neuf menaces successives : un p'tit chien qui ne veut pas mordre Tippeke, un bâton qui ne veut pas frapper le p'tit chien, un feu qui ne veut pas brûler le bâton, etc... ; pour arriver à la chute en cascade de dominos où l'on repart en ordre inverse : oui le p'tit chat veut bien manger la souris, et la souris sauter sur la corde pour la ronger, et la corde sauter sur la vache pour l'attacher, etc....

A chaque mot-clé correspond un mouvement dansé, à chaque concept, une couleur harmonique déduite de nœuds « multiphoniques » choisis sur les cordes graves du violoncelle ; à chaque mode de discours de la comptine – affirmatif, interrogatif, négatif – une façon de les exécuter, un mode d'association des différentes données sonores : voix, violoncelle et ambiances sonores du film.

Dans cette ronde d'interactions, la voix fait l'objet d'un traitement particulier : les formants filtrent les ambiances cinéma, un chœur éolien de vent dans les arbres, de bruit d'autoroute ou de forêt en flammes l'accompagnent dans ses modulations ; les consonnes sont soulignées par des sons percussifs échantillonnés sur le violoncelle (Ti-Pe-Ke, ...), avant que les rythmes qui s'en dégagent ne viennent renforcer la dynamique de la danse.

Ainsi la structure accumulative de l’histoire « oblige » aussi bien une danse, une suite pour violoncelle et bande son multidiffusion, et un trajet cinématographique.

Thierry De Mey.