Pierre Boulez (1925-2016)

Incises (1994 -1995)

pour piano

  • Informations générales
    • Date de composition : 1994 - 1995
    • Durée : 4 mn
    • Éditeur : Universal Edition
    • Commande : Concours Micheli à Milan
Effectif détaillé
  • piano

Information sur la création

  • Date : 21 octobre 1994
    Lieu :

    Italie, Milan


    Interprètes :

    les candidats du concours Umberto Micheli de Milan.

Observations

Enregistrement : Gianluca Cascioli, 1 cd Deutsche Grammophon n° 447 766-2.

Note de programme

Composée en 1994 à l'intention du concours Umberto Micheli de Milan, Incises marque le retour de Pierre Boulez au piano solo. Depuis l'inachèvement de la Troisième Sonate (1957), il n'était plus revenu à cet instrument soliste, exception faite du second livre de Structures pour deux pianos (1956-1961) et des cadences d'Éclat (1965). Certes, Répons comporte une importante partie de piano concertant dans l'ensemble des claviers et l'écriture pianistique d'Incises se ressent de ce nouveau traitement : ce n'est plus l'écriture polyphonique des deux premières Sonates, ni les blocs sonores à densité variable de la Troisième, mais plutôt l'extraction, à découvert, de figures sonores typiques de son style tardif.

Telle qu'elle se présente dans son état provisoire, la partition comprend deux parties : une brève introduction, à la manière d'un prélude, opposant des figures contrastées, verticales (blocs) et horizontales (traits) ; un développement rapide d'un seul tenant, composé de traits de virtuosité suivant le schéma anacrouse (groupes-fusées), accent (notes répétées), désinence (arabesques), le tout réalisé selon la technique des mains alternées assurant un flux ininterrompu. La rapidité du débit confère ainsi à l'ensemble l'allure d'une vaste mélodie ornée de figures décoratives, tendant à élargir progressivement l'espace des registres de manière à couvrir l'étendue du clavier.

La partition s'interrompt au moment où la texture, réduite aux seules arabesques, atteint un seuil de saturation entrecoupé de silences.

Robert Piencikowski.