- Informations générales
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Date de composition :
1958
- Durée : 6 mn
- Éditeur : Suvini Zerboni, nº SZ 5993
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Livret (détail, auteur) :
en anglais, italien et français d’après Ulysses de James Joyce (chapitre XI : « Les sirènes »)
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Date de composition :
1958
- Genre
- Musique électronique / sur support / instruments mécaniques [Musique électronique / sur support / instruments mécaniques]
Information sur la création
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Date :
1958
Lieu :Italie, Naples
Interprètes :Cathy Berberian (voix enregistrée).
Information sur l'électronique
Dispositif électronique : sons fixés sur support (élaboration électroacoustique sur la voix de Cathy Berberian enregistrée)
Note de programme
Les expériences compositionnelles de Berio à partir d'un fragment d'Ulysse de James Joyce se proposent de mettre en évidence les virtualités poétiques du mot écrit, dit et entendu, sans établir la prépondérance d'un des deux systèmes, le poétique ou le musical. Le compositeur cherche à situer le mot joycien dans un tissu sonore complexe qui l'assimile et le prédétermine à la fois.
Une première expérience avait été menée lors de la préparation d'une émission radiophonique au Studio de Phonologie de la RAI à Milan, la seconde, connue en tant qu'œuvre sur bande, sera intitulée Thema (Omaggio a Joyce).
Le matériau sonore devenu point de départ pour l'élaboration électronique est le texte du début du chapitre XI — « Les sirènes » — d'Ulysse de Joyce. Le choix n'est pas hasardeux : Berio est particulièrement attiré, par la musicalité du texte littéraire. Les onomatopées et la reproduction des sonorités similaires à distance surimpriment au texte de Joyce une structure phonique évidente pour le lecteur qui écoute ; elles sont assimilées tout naturellement par Berio aux modalités d'articulation proprement musicales. Ainsi « Imperthnthn thnthnthn » est apparenté aux trilles ; « Chips picking chips » au staccato.
Mais la musique au niveau de la microstructure chez Joyce est étroitement liée à l'idée d'une construction formelle d'inspiration musicale aussi, celle de la fuga per canonem. Et l'idée de la fugue canonique aura une importance considérable pour la première expérience de Berio à partir du texte de Joyce, en collaboration avec Umberto Eco.
Dans Thema (0maggio a Joyce), Berio se concentre sur la lecture par Cathy Berberian du texte, anglais, accepté en tant que système sonore où se trouvent condensées les intentions polyphoniques de Joyce. Dans cette optique, les versions du texte en français et en italien assument uniquement une fonction de démarqueurs rythmiques qui ponctuent la matière sonore. Quant au texte anglais, ses mots sont classés d'après leurs propriétés phoniques et condensés en agrégats sonores, sortes d'accords, d'après une échelle de couleurs vocales qui s'étend de A à U, y compris les diphtongues. La disposition originale de cette «série» de couleurs timbrales « correspond, dans les limites d'une interprétation schématique du mécanisme de la production des sons vocaux, aux positions successives des points de résonance de l'appareil vocal (Berio) ».
La fonction des moyens électroniques est de transformer les couleurs sonores, de multiplier les bribes du texte, de décomposer et recomposer les énoncés continus, en les soumettant à des critères d'organisation essentiellement différents de ceux qui privilégient la signification du langage. La variation des vitesses, des durées et des bandes de fréquences permet de découvrir de nouvelles relations à l'intérieur du même matériau, Thema (Omaggio a Joyce) pour 4 canaux et donc 4 haut-parleurs se soumet dans son ensemble à un schéma formel tripartite. La première partie est une lecture musicalisée du texte de Joyce par Cathy Berberian ; dans la seconde partie, le compositeur développe les virtualités du texte en utilisant des mots et des bribes de mots, souvent manipulés par filtrage et réverbération, mais identifiables ; des phonèmes ou des agrégats de phonèmes, des événements sonores complexes obtenus par mixages successifs. La troisième partie débutant, après un silence, par l'intervalle vocal de seconde majeure ascendante, reprend des fragments du texte, lus ou légèrement manipulés et tout à fait distincts à l'écoute.
d'après Ivanka Stoianova, programme Ars Musica 1992.
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