Bernard Parmegiani (1927-2013)

Le Présent composé (1991)

musique de concert pour électronique

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 1991
    • Durée : 24 mn

Information sur la création

  • Date : 19 avril 1991
    Lieu :

    France, Paris, Maison de Radio France, Studio 104, Cycle Acousmatique 1991.


Information sur l'électronique
Dispositif électronique : sons fixés sur support

Titres des parties

Temps figé ; Intermittence ; Présence ; Temps pulsé.

Note de programme

Titre qui pourrait s’appliquer à bon nombre d’œuvres. Il suffirait de s’en­tendre sur le sens donné au “présent”. Ici, je serai plus radical : le présent qu’évoque ce titre est en réalité l’instant. Cet instant que Bachelard nous décrit comme la seule réalité du temps, et dont la multitude consti­tue la durée, une durée que nous rendons intimement nôtre par notre façon de la vivre, de la composer. “Je” compose l’instant, celui-ci me com­pose. Actes machinaux, réfléchis, dont le but est d’infléchir l’instant vers une conti­nuité composée. De cette dernière surgit un autre… qui à son tour… Mort et résur­rection de l’instant ! Entrelacs d’actions et de réactions. Autre aspect de cet instant/présent celui de la réalité sonore quotidienne. “Donnez-­nous nos sons” … afin que notre intimité se recompose dans l’harmonie et la dyshar­monie de ce qui nous est donné à entendre. Des sons familiers aux plus anonymes, de ceux que nous créons ou que nous subis­sons, nous sommes un lieu de résonance pour les uns comme pour les autres. On souhaiterait que cette résonance se pro­longe indéfiniment. Simplement l’amorce d’un “indéfiniment”. On demanderait au temps de ne plus avancer, d’immobiliser un devenir dirait Vladimir Jankélévitch, de baigner dans cette illusoire situation où le temps est “gelé”. Rien ne va plus ! Le temps gelé mange du temps. Il faut poursuivre. À l’opposé, l’éphémère, chair du présent, noyau de l’instant. Sa force tient dans sa brièveté. Comme une pointe, il nous pénètre inconsciemment, parfois plus pro­fondément, atteignant en nous les faisant découvrir, de grandes nappes souterraines d’où jaillit le passé, écho paradoxal du pré­sent.

Bernard Parmegiani.