Bernard Parmegiani (1927-2013)

De Natura Sonorum (1975)

musique de concert pour électronique

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 1975
    • Durée : 53 mn

Information sur la création

  • Date : 3 juin 1975
    Lieu :

    France, Paris, Salle Wagram.


Information sur l'électronique
Dispositif électronique : sons fixés sur support

Observations

Suite de douze mouvements, constitués en deux séries de six.

Note de programme

« La première série se compose de six mouvements dont la plupart mettent en relation, généralement par couple, des sons électroniques avec des sons instrumentaux et plus rarement concrets : Incidences/réso­nance met en jeu d’une manière contrôlée des résonances “par sympathie” d’événe­ments sonores d’origine concrète avec des processus qui permettent l’entretien (pro­longation d’un son) variable de sources électroniques. Les “incidents” ici sont oppo­sés aux “accidents” ponctuels du second mouvement : Accidents/harmoniques. Dans ce second mouvement, des événements parfois très brefs d’origine instrumentale viennent modifier le timbre harmonique du continuum qu’ils entrecoupent ou sur lequel ils se superposent. Par ailleurs le jeu de hauteurs réduit au minimum créé une zone d’attention à d’autres phénomènes géné­ralement masqués par la forme mélodique appliquée au jeu instrumental. Géologie sonore s’apparente au survol d’un terrain dont les différentes couches “sonores” émergeraient les unes après les autres à la surface. L’électronique et l’instrumental en viennent à se confondre par fusion vus de si haut… Dynamique de la résonance est une exploration microphonique d’un seul corps sonore mis en résonance par différentes formes de percussion. L’Étude élastique confronte entre eux des sons dus à différents “touchers” de peaux élastiques ou instrumentales (baudruches, zarb) ou cordes vibrantes et différents gestes instru­mentaux comparables à ce “toucher” mais réalisés par l’intermédiaire de processus électroniques générateurs de bruits blancs. Conjugaison du timbre, dernier mouvement de cette série, utilise la même matière pour appliquer des formes rythmiques sur un continuum dont le timbre est en continuelle variation. « La deuxième série de mouvements fait davantage appel au concret et à l’électro­nique cependant que l’instrumental y appa­raît de façon très éphémère. Incidences/ battements est une forme de rappel du premier mouvement de la première série, et débouche très rapidement sur Natures éphémères : jeu de sons éphémères instru­mentaux et électroniques davantage indi­vidualisés par la forme de leur trajectoire interne que par leur matière elle-même. Matières induites : de même que des effer­vescences moléculaires donnent lieu à des transformations d’état, il semble ici que les différents stades de ces états des matières sonores soient issus les uns des autres comme par induction. Dans Ondes croisées, les vibrations audibles de pizz interfèrent avec les ondes que l’on devine “visibles” de gouttes d’eau sur une surface de la même matière. Pleins et déliés peut être écouté comme une étude des énergies amorties de corps mis en mouvement puis rebondissants. Telles des “bulles” creuses et des points mettant en relation la pesan­teur des uns et le mouvement très délié des autres. L’œuvre se termine par Points contre champs. Ici, la notion de perspective de différents fils sonores qui trament une sorte de réseau ou champ, rend captifs les éléments ponctuels itératifs du premier plan et les absorbe progressivement afin de don­ner libre cours au champ, — et aux chants sonores qui s’épanouissent. »

Bernard Parmegiani.