Bernard Parmegiani (1927-2013)

Capture éphémère (1967)

musique de concert pour électronique

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 1967
    • Durée : 12 mn

Information sur la création

  • Date : 30 mai 1967
    Lieu :

    France, Paris, Maison de la Radio.

  • novembre 1988, version remixée en stéréophonie, France, Paris, Maison de la Radio.

Note de programme

(Cf. également le catalogue des musiques pour chorégraphie). Pièce composée en quatre pistes. « À l’origine cette capture fut celle du battement d’ailes d’un oiseau qui passait, traversant un ciel vierge dans le désert de la Mer Morte. L’oiseau devenu invisible, ce battement persista longue­ment dans ma tête… Ailleurs, des souffles incertains nés d’un courant qui n’était pas d’air, des micro-sons échappés d’on ne sait quelle “chose” effervescente, des chutes libres de minéraux instables instantané­ment figés comme un arrêt sur le temps… Autant d’évènements qui laissent une trace permanente “au-dedans”. »

Bernard Parmegiani

« Cette œuvre marque un tournant dans l’œuvre de Parmegiani et fait date dans la production du G.R.M. Elle se distingue des productions précédentes par le travail de manipulations extrêmement complexe et varié que Parmegiani y invente et déve­loppe. Le montage tout d’abord en est par­ticulièrement serré ; certaines séquences enchaînent des sons très brefs, espacés de quelques centimètres de bande à peine, créant à l’audition des foisonnements d’évé­nements contrastés d’une énergie intense. Le travail de transformation des sons aussi est original : aucun matériau d’origine n’est identifiable à l’issue des manipulations, et il semble que Parmegiani ait eu besoin, pour parvenir à un résultat aussi maîtrisé dans tous les détails, de réaliser la “fission” des matériaux d’origine afin de créer une matière sonore nouvelle, précise, parfaite­ment calibrée et adaptée à son propos.

L’éventail des manipulations est très vaste non seulement Parmegiani transforme ses matériaux et fait du “montage en den­telle”, mais de plus il multiplie certaines séquences “en bloc” par des lectures accélérées, avec filtrage, puis mixage… et ce traitement global produit des résultats extrêmement divers : telle séquence de micro-événements, accélérée, va devenir matière sonore granuleuse ; ailleurs c’est la résonance artificielle d’un phénomène (obtenue à la chambre d’écho) qu’il va pro­longer, puis “sculpter” dans ses évolutions par mixages spéciaux… » (Michel Chion et Guy Reibel, Les musiques électroacous­tiques. Édisud, 1976).

Régis Renouard Larivière.