Jean-Claude Risset (1938-2016)

Multiples (2009)

pour piano et électronique

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 2009
    • Durée : 11 mn 40 s
    • Commande : Ministère de la Culture pour l’Institut de Musique Electronique de Bourges
Effectif détaillé
  • piano

Information sur la création

  • Date : 4 juin 2009
    Lieu :

    France, Bourges, Festival Synthèse


    Interprètes :

    Jean-Claude Risset.

Information sur l'électronique
Dispositif électronique : sons fixés sur support

Note de programme

Le titre Multiples fait allusion à la rencontre du piano sur scène avec les sons électroacoustiques de la bande, eux-même issus pour partie du piano acoustique mécanisé Disklavier, joué au clavier, ou sur les cordes, ou encore en « duo pour un pianiste ».

Le titre indique aussi que l’œuvre sera déclinée en de multiples versions : la version présentée en création est la première d’une série de variantes – pour piano et bande, avec la même bande et un autre texte au piano ; pour piano et bande, avec une version différente de la bande et le même texte au piano ; pour Disklavier en direct ; pour Disklavier et électroacoustique en direct.

L’œuvre dure 12 minutes environ. Elle comporte trois parties de durée inégale, deux sections plus courtes encadrant une section centrale de 5 mn.

La première partie est en jeu de réponse entre le piano Disklavier sur la bande et le piano en direct : elle privilégie les intervalles de quarte et de tierce mineure. La vivacité initiale s’émousse, les notes nombreuses se raréfient, et le mouvement se termine sur des figures assourdies.

Dans la deuxième partie, les sons électroacoustiques sont issus d’enregistrements du Disklavier joué directement en pinçant ou en frottant les cordes, ou en jouant à la fois du clavier et sur les cordes pour faire ressortir certains partiels. Le pianiste participe au discours sonore en utilisant les mêmes modes de jeu : ses interventions sont de plus en plus discrètes.

Les sons électroacoustiques de la troisième partie forment un tourbillon dynamique vers le chaos, avec des trajectoires rythmiques paradoxales – accélérations qui aboutissent à une pulsation finale plus lente qu’au départ – et un coup de chapeau aux formes stochastiques de Xenakis et aux machines délirantes ou désirantes de Ligeti. Le piano s’insère de façon pointilliste dans cette course turbulente et désordonnée.

Jean-Claude Risset.