Jean-Claude Risset (1938-2016)

Attracteurs étranges (1988)

pour clarinette et sons de synthèse

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 1988
    • Durée : 21 mn
    • Éditeur : édition du compositeur
    • Commande : ARCAM pour la carte blanche à Michel Portal
Effectif détaillé
  • clarinette

Information sur la création

  • Date : 8 octobre 1988
    Lieu :

    France, Biennale d'Organologie de Hyères


    Interprètes :

    Michel Portal.

Information sur l'électronique
Information sur le studio : LMA-CNRS (Marseille)
Dispositif électronique : sons fixés sur support (sons de synthèse réalisés par ordinateur fixés sur support 4 pistes)

Observations

Enregistrement : Serge Conte, clarinette, cd « Prix Magisterium Bourges 1998 », Cultures électroniques 11, IMEB / UNESCO / CIME, 1999.

Titres des parties

  1. Initial
  2. Vocal
  3. Vertical
  4. Horizontal.

Les quatre mouvements peuvent être joués séparément.
Un cinquième mouvement optionnel consiste en une improvisation de la clarinette sur le sons de la bande.

Note de programme

Attracteurs étranges (1988) est une pièce pour clarinette et bande réalisée par ordinateur. La pièce a été commandée par l'ARCAM à la demande de Michel Portal, pour sa « carte blanche » lors de la Biennale d'Hyères 1988. Elle figure, enregistrée par Serge Conte, sur le cd Prix Magisterium, Bourges 1998, Cultures électroniques 11, IMEB/UNESCO/CIME.

Le soliste dialogue avec une bande qui par moments lui fait écho, et qui à d'autres moments contraste avec lui. Une partie du matériau sonore de la bande est issue de phrases musicales enregistrées par Portal et modifiées par ordinateur (étirement temporel, spatialisation) soit avec le processeur temps réel SYTER, soit avec le programme MUSIC V ou un programme de transformation sonore, SOUND MUTATIONS, dû à Daniel Arfib.

Comme le titre l'indique, la pièce s'inspire métaphoriquement de l'idée d'attracteurs, lesquels décrivent géométriquement les systèmes dynamiques : les attracteurs ponctuels correspondent à des positions d'équilibre ; les attracteurs étranges, de structure fractale, représentent des systèmes au comportement chaotique, imprévisible, extrêmement sensibles aux conditions initiales. La clarinette recourt d'ailleurs à la turbulence et aux multiphoniques, qui sont des exemples de chaos. La composition met en scène des hauteurs polaires, des cycles ou quasi-cycles et des bifurcations.

La pièce comporte quatre sections de durées inégales :

  1. Initial. Les hauteurs sonores gravitent au dessus d'un si aigu — un attracteur ponctuel.
  2. Vocal. Une brève rencontre entre la clarinette et la voix de Daniel Arfib, ralentie, bruitée, hybridée avec l'instrument.
  3. Vertical. La clarinette excite des filtres semblables à des cordes tendues, puis des sons multiphoniques et turbulents font écho à des sons inharmoniques profonds et chargés.
  4. Horizontal. Ici les aspects mélodiques dominent: la clarinette dialogue avec son ombre illusoire. Certaines figures apparaissent à différentes échelles, comme dans les structures fractales.

L'auteur remercie Michel Portal, Christian Zanési, Daniel Arfib et Pierre Dutilleux.

Jean-Claude Risset.