Hugues Dufourt (1943)

La Cité des saules (1997)

pour guitare électrique et transformation du son

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 1997
    • Durée : 13 mn
    • Éditeur : Lemoine
    • Dédicace : à Claude Pavy
  • Genre
    • Musique soliste (sauf voix) [Guitare]
Effectif détaillé
  • guitare électrique

Information sur la création

  • Date : 3 octobre 1997
    Lieu :

    Canada, Montréal, Festival Guitarévolution


    Interprètes :

    Claude Pavy, guitare électrique

Information sur l'électronique
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : Aurélio Edler-Copes (réalisation informatique musicale de la nouvelle version (2023))
Dispositif électronique : temps réel (2 pédales)

Note de programme

La Cité des saules est une métaphore du départ. Toute la pièce est conçue comme une forme de genèse réciproque de l’intériorité et de l’espace. Il n’y a pas de motif, pas de contour, pas de figure issue d’un fond. Seul compte le processus de spatialisation.
La pièce se réduit à un processus d’émergence où les seuls traits distinctifs sont des degrés de profondeur et d’ouverture. Les articulations sont réduites au minimum : interstices, vides actifs, plages colorées, événements lumineux, jeux de transparence, rumeurs sombres. L’œuvre s’achève en se repliant sur elle-même, en se résorbant dans son propre fond.
Le son de l’accord initial est attaqué avec une wah-wah automatique en enveloppe inverse. Le son accompagne donc la résonance en grimpant dans l’aigu. J’ai également recherché des sonorités pourvues d’un vaste volume, en leur appliquant un « effet d’espace » et en les superposant entre elles, grâce au procédé de l’écho. On peut aussi supprimer brusquement la wah-wah, et laisser réapparaître les sons fondamentaux qui ont déjà été balayés. La qualité des filtres est très importante, car le filtrage des aigus permet de moduler des qualités plus sombres.
La distorsion est à distinguer de la saturation, bien que le principe soit le même. Mais la distorsion est dure et chargée en bruit, si bien que j’ai préféré la saturation, qui permet d’entendre la note s’atténuer comme une vibration normale.
Parmi les effets de la wah-wah qui ont une qualité structurelle, on remarque cet effet obtenu automatiquement, qui permet d’inverser les durées de résonance du grave à l’aigu. C’est l’aigu qui forme la tenue. On en tire de beaux effets d’émergence et de lumière.
J’ai également beaucoup pratiqué la combinaison de la wah-wah automatique, de l’effet d’espace, de l’inversion d’enveloppe et de l’écho. Avec des tuilages infimes, on obtient des effets d’émergence pure. De plus, on peut tirer des phénomènes d’irisation de timbre de la mouvance harmonique.
La construction de la pièce repose, pour une bonne part, sur des réinjections d’écho, avec de très légères modulations en anneau et des touches de chorus.

Hugues Dufourt, note de programme du concert des 50 ans de l'Itinéraire à l'Espace de projection de l'Ircam le 18 novembre 2023.

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