Francisco Guerrero Marín (1951-1997)

Zayin VI (1995)

pour violon solo

  • Informations générales
    • Date de composition : 1995
    • Durée : 13 mn
    • Éditeur : Suvini Zerboni, Milan
  • Genre
    • Musique soliste (sauf voix) [Violon]
Effectif détaillé
  • violon

Information sur la création

  • Date : 18 mars 1995

Note de programme

Lorsque j’ai commencé à écrire Zayin, ma première idée fut de composer un cycle de trio à cordes. Cependant, au fur et à mesure que le cycle s’élaborait, ma pensée musicale évoluait. Zayin I date de 1982 c’est-à-dire d’une époque où j’étais plongé dans les principes strictement combinatoires. Si, à cette époque, je pensais à un cycle de sept trios à cordes (Zayin signifie 7 en hébreu et est le chiffre féminin par excellence), cette idée s’estompa au profit d’un nouveau projet prévoyant une formation de chambre plus large permettant différentes combinaisons en trio, quatuor et même violon seul. Zayin, qui synthétise ma pensée musicale depuis plusieurs années, part des principes combinatoires de base pour aller vers des modèles mathématiques plus avancés (topologie, géométrie fractale). Zayin est dédié au Quatuor Arditti tandis que chaque partie rend hommage à une femme que j’ai connue et qui, pour différentes raisons, a été importante pour moi.
Francisco Guerrero.

Dans Zayin VI (1996), Guerrero change totalement l’image traditionnelle de l’instrument : il le précipite des tessitures aiguës et immaculées, où il fait en général résonner ses mélodies, jusqu’au registre grave, fouillant dans les profondeurs les plus sombres et primaires. L’archet décharge son énergie sur la plus grosse et la plus pesante des cordes, la quatrième, et en extrait un son obscur. Les doubles cordes, déphasées d’un quart de ton, augmentent ensuite l’aspérité : même les harmoniques résonnent comme des éraflures, comme si le violon, fragile par excellence, cherchait la consistance suffisante pour compenser l’absence d’autres instruments.

Justement, Zayin VI est cela même : un violon qui veut donner l’impression d’être un quatuor mais qui essaie d’imiter la masse physique du quatuor plutôt que sa trame polyphonique.

Stefano Russomanno, Musique contemporaine, positions actuelles en Espagne et en France.