Igor Stravinsky (1882-1971)
Renard (1915 -1917)
histoire burlesque chantée et jouée
[Bayka pro lisu, petukha, kota da barana - Fable of the Fox, the Cock, the Tomcat and the Ram - Reynard]
œuvre scénique
- Informations générales
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Date de composition :
1915 - 1917
- Vidéo, installation (détail, auteur) : chorégraphie de Vaslav Nijinsky
- Durée : entre 16 mn et 20 mn
- Éditeur : Chester Music, nº CH00060
- Commande : Princesse de Polignac
- Dédicace : « très respectueusement dédié à Madame la Princesse Edmond de Polignac »
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Date de composition :
1915 - 1917
- Genre
- Musique vocale et instrument(s) [2 voix solistes ou plus et ensemble de 10 à 25 instruments]
- solistes : 2 ténors solo, 2 basses solo
- 1 flûte (aussi 1 flûte piccolo), 1 hautbois (aussi 1 cor anglais), 1 clarinette (aussi 1 clarinette en mib), 1 basson, 2 cors, 1 trompette, 1 timbales, 1 percussionniste, 1 cymbalum, 1 violon, 1 violon II, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse
Information sur la création
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Date :
18 mai 1922
Lieu :France, Paris, Opéra
Interprètes :les Ballets Russes, direction : Ernest Ansermet, décors de Larionov.
Observations
La réduction pour piano et voix est de Stravinsky.
Note de programme
Commande de la Princesse de Polignac, composition commencée à Château d'Oex au printemps 1915 et achevée à Morges en 1916, « très respectueusement dédié à Madame la Princesse Edmond de Polignac », création : 18 mai 1922, Paris Ballets Russes, chorégraphie de Nijinsky, décors de Larionov, direction Ansermet.
En préface à sa partition, Stravinsky précise que Renard doit être joué par des clowns, des danseurs ou des acrobates et de préférence sur des tréteaux avec l'orchestre placé en arrière-plan. Au théâtre, cela devrait être joué devant le rideau, les acteurs restant tout le temps sur scène. Ils entrent en scène aux sons de la marche d'introduction et en sortent de la même manière. Enfin, les chanteurs sont placés au sein de l'orchestre. Dans les fameux recueils de textes populaires d'Afanasiev, que Stravinsky utilise à de nombreuses reprises à cette période, il y a au moins cinq histoires différentes ayant trait aux aventures de Renard ; Stravinsky en choisit une et rédige lui-même le texte russe de cette « histoire de poulailler », fable morale banale (il s'agit en résumé des méfaits accomplis par Renard dans le poulailler).
L'orchestre de Renard comporte 15 instruments : vents, quintette à cordes, percussion et un cymbalum hongrois, instrument habituel dans les orchestres tziganes et que Stravinsky a entendu pour la première fois en 1914 à Genève ; il l'a tellement apprécié qu'il l'utilise aussitôt.
« ... Renard est exactement contemporain des Noces ; mais on y verrait à tort une esquisse ou une redite de celles-ci, malgré la parenté évidente des deux œuvres, dont la composition fut achevée presque en même temps, entre 1916 et 1917... Renard demeure étroitement lié aux compositions de l'époque russe, qu'il résume ; il a de commun avec le Chant du Rossignol (1917) l'acidité de l'harmonie et de l'instrumentation, et il annonce clairement l'Histoire du Soldat (1918). Avec Renard, Stravinsky inaugure son théâtre de tréteaux et, en même temps la double forme cantate-ballet. Sur la scène évoluent des danseurs ou des acrobates ; les chanteurs sont placés à l'intérieur d'un petit orchestre invisible ou non. Il n'y a pas de correspondance absolue entre le chant d'un des quatre chanteurs et l'action sur la scène d'un des quatre personnages, le Coq, le Renard, le Chat ou le Bouc. De même les chanteurs peuvent constituer un chœur, sans que les autres personnages jouent ensemble ; ou inversement. Soli et chœurs sont étroitement joints aux instruments ; le chant, tout en demeurant tel, fait partie intégrante de l'instrumentation. Nous nous trouvons à la frontière de la musique de théâtre et de l'orchestre de chambre. Action chantée ou mimée, Renard est un conte burlesque. A la différence de l'Histoire du Soldat, il conserve un caractère purement bouffon et paysan. Bien que l'emprunt au folklore ne soit pas direct, presque tout rappelle l'allure de la chanson rustique, sinon laisse soupçonner la parodie du chant liturgique, comme dans les farces du Moyen Age... Par le sujet, par les paroles, par la matière de la composition musicale, peut-être Renard rassemble-t-il plus d'éléments russes qu'aucune autre œuvre de Stravinsky. Seule fait exception la qualité particulière de l'instrumentation, à laquelle ne contribue à peu près rien de russe. »
André Schaeffner, « Renard et l'époque russe de Stravinsky », Cahiers Renaud-Barrault, Julliard, 1963, programme du Festival d'Automne à Paris, 1980
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