Salvatore Sciarrino (1947)

All'aure in una lontananza (1977)

pour flûte en sol

  • Informations générales
    • Date de composition : 1977
    • Durée : 10 mn
    • Éditeur : Ricordi, nº 132565
    • Dédicace : à Roberto Fabbriciani
  • Genre
    • Musique soliste (sauf voix) [Flûte]
Effectif détaillé
  • flûte alto

Information sur la création

  • Date : 19 juillet 1977
    Lieu :

    Italie, Naples, auditorium de la RAI, Musica nuova e oltre


    Interprètes :

    Mario Ancillotti.

Observations

Enregistrements : Roberto Fabbriciani, cd Col legno 1990, WWE, 31884 ; Mario Caroli, cd Stradivarius, 2001, STR 33598.

Écouter l’enregistrement du concert du 1er décembre 1983 à l'Ircam : https://medias.ircam.fr/x48c645_allaure-in-una-lontananza-salvatore-sciarr

Note de programme

All aure in una lontananza est le titre attribué à un sonnet du Cavalier Marino. Cette œuvre, composée en avril 1977, représente une approche plus explicite du lyrisme mélancolique, de l'élégie, et en même temps d'une anxiété ambiguë. En outre, elle exprime en toute conscience la prospective caractéristique de ma pensée musicale, au sens étroit et métaphorique. All aure retrouve le souffle aboli puis oublié des avant-gardes, pour récupérer à la musique, à la physiologie et au temps, cet art vital dans lequel toute phrase reste muette, et chaque expression impossible.

All aure, peut-être par hasard, mais de façon significative fut commencée pendant ma première visite à Capri où j'accompagnais Marilisa Pollini et Lina Marzotto, pour un séjour hors-saison. Cette dernière était un peu en retard, et les jours mélancoliques d'un printemps légèrement pluvieux commençaient.
Salvatore Sciarrino.

La pièce peut être jouée sur une flûte en do, une flûte en sol ou une flûte basse. Les sons sont remplacés par des effets de timbre très rapides obtenus par des émissions très particulières : « couvrir l'embouchure avec les lèvres en la tenant entre les dents (sans les serrer) le plus loin possible dans la bouche ; il en résulte un souffle à hauteur précise. Faire la même chose avec la langue dans le trou de l'embouchure (en le fermant au 2/3) ; on obtient ainsi un léger sifflement deux octaves au dessus de la fondamentale indiquée. Seulement une ombre de son entre un crescendo et un diminuendo ». Salvatore Sciarrino réduit au maximum les attitudes phoniques naturelles de la flûte et lui rend le souffle originel adamique dont elle est née.