Olivier Messiaen (1908-1992)

Vingt Regards sur l'Enfant Jésus (1944)

pour piano

  • Informations générales
    • Date de composition : 1944
    • Durée : 2 h 6 mn
    • Éditeur : Durand
    • Dédicace : à Yvonne Loriod
Effectif détaillé
  • 1 piano

Information sur la création

  • Date : 26 mars 1945
    Lieu :

    salle Gaveau, Paris


    Interprètes :

    Yvonne Loriod

Titres des parties

  1. Regard du Père
  2. Regard de l'Etoile
  3. L'Échange
  4. Regard de la Vierge
  5. Regard du Fils sur le Fils
  6. Par Lui tout à été fait
  7. Regard de la Croix
  8. Regard des Hauteurs
  9. Regard du Temps
  10. Regard de l'esprit de Joie
  11. Première communion dela Vierge
  12. La Parole toute-puissante
  13. Noël
  14. Regard des Anges
  15. Le Baiser de l'Enfant-Jésus
  16. Regard des Prophètes, des Bergers et des Mages
  17. Regard du Silence
  18. Regard de l'Onction terrible
  19. Je dors, mais mon coeur veille
  20. Regard de l'Eglise d'Amour

Note de programme

Les Vingt Regards sur l'Enfant Jésus sont le second des grands cycles pianistiques d'Olivier Messiaen, et un des sommets de toute son œuvre. Ils se rattachent directement au courant essentiel de sa spiritualité, qui trouve sa source dans la foi du compositeur.

Dans le Regard de l'Onction Terrible, la 18e pièce du recueil, Messiaen se réfère au Psaume 45 et s'inspire d'une tapisserie représentant une scène de l'Apocalypse, où l'on voit le Christ à cheval brandissant une épée au milieu des éclairs. Ce Regard, placé en un point stratégique du cahier (si l'on songe qu'il contient deux fois le chiffre 31), utilise un des thèmes essentiels des Vingt Regards, le thème d'accords, que Messiaen décrit lui-même ainsi :

« C'est un complexe de sons destinés à de perpétuelles variations, préexistant dans l'abstrait comme une série, mais bien concret et très aisément reconnaissable par ses couleurs : un gris bleu d'acier traversé de rouge et d'orange vif, un violet mauve taché de brun cuir et cerclé de pourpre violacée. »

Synonyme de déstructuration par le vide, de mort même, l'intervalle de quinte creuse revient beaucoup dans la pièce. Interrompant parfois des séquences de piétinement terrible (« staccato, martelé »), des fusées de triples croches ascendantes puis descendantes figurent la foudre. De caractère assez puissante dans son hiératisme, l'œuvre s'achève dans un grand crescendo.

Programme du concert du 3 octobre 1981 au Centre Pompidou