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Jean-François Laporte

Compositeur canadien né le 13 mars 1968.

Compositeur plutôt intuitif, Jean-François Laporte apprend la musique à travers l’expérimentation concrète de la matière sonore. Construisant sa démarche de composition sur l’écoute active de la réalité de chaque son, il vise à développer une compréhension des structures internes qui les animent. La musique de Jean-François est donc le résultat d’un travail de complicité avec le matériau brut, ses gestes créateurs proposant des constructions puisées à même les sonorités abordées. Ces dernières proviennent tant de l’environnement quotidien que des instruments de musique traditionnels ou inventés, sans aucune forme de hiérarchie. Cette diversité des sources sonores a conduit le compositeur à utiliser de multiples langages musicaux, tant instrumental et expérimental qu’électroacoustique, explorant parfois les sentiers de l’aléatoire et de l’improvisation.

Depuis ses débuts en musique en 1993, Jean-François Laporte a écrit une cinquantaine d’oeuvres qui ont été jouées tant à Montréal qu’ailleurs au Canada, en Europe, au Japon et aux États-Unis. Plusieurs d’entre elles ont été l’objet de commandes de la part d’ensembles et d’organismes de Montréal et de l’étranger, en plus d’être récipiendaires de nombreuses bourses ou prix (dont plusieurs du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des Arts et des Lettres du Québec). Le 25 novembre 2002, le compositeur a remporté plusieurs honneurs lors de la remise des Prix Opus (Gala visant à souligner l’excellence, le dynamisme et la diversité du milieu de la musique de concert au Québec). Lors de cette soirée, Laporte s’est vu attribué le prix de la “Découverte de l’année” et celui du “Compositeur de l’année”. De plus, son oeuvre Tribal, pour orchestre d’instruments inventés s’est vu proclamer “Création de l’année”. L’an dernier, sa pièce Prana a reçu le premier prix dans la catégorie musique mixte lors du 23e concours international de musique électroacoustique Luigi Russolo. De plus, en 2003-2004, le compositeur est en résidence à la radio de Radio-Canada.

Parallèlement à ses activités de compositeur, Jean-François s’adonne depuis 3 ans au développement et à la fabrication de nouveaux instruments de musique. C’est ainsi que Tu-Yo, Bol, Canette Sifflante et Orgue de sirènes se sont trouvés au centre de plusieurs de ses oeuvres récentes comme Tshiluetum et Lumières sur la musique (commandes du Musée Pointe-à-Callière), L’Éveil d’un Titan (commande de Radio-Canada pour le projet Silophone de The User), ou encore Tribal (avril 2002), la plus monumentale, mettant en scène une quarantaine de musiciens pendant 50 minutes. L’ensemble Totem Contemporain, fondé et dirigé par le compositeur il y a neuf ans, assure la création de ces oeuvres pour instruments inventés - en plus de quelques oeuvres pour instruments traditionnels.

Tout récemment, le compositeur a donné à ses instruments une nouvelle autonomie tout en accroissant leurs possibilités de jeu en les dotant d’un contrôle à la fois robotisé et informatisé (Khôra, installation / performance présentée en septembre 2002 à Montréal produit par la Fonderie Darling). De plus en plus, ces inventions attirent l’intérêt de gens de part et d’autre du milieu artistique : par exemple, Michel Cusson a fait appel à leurs sonorités originales pour construire la musique du film Le Collectionneur du réalisateur Jean Beaudin.

Entre diverses oeuvres pour instruments inventés, Jean-François Laporte a également pu faire entendre depuis 2000 bon nombre d’oeuvres pour instruments traditionnels : À l’Ombre d’un murmurecréée par l’Ensemble Contemporain de Montréal lors de la tournée pan-canadienneGénération 2000,Le Chant de l’inaudiblecommandée par le quatuor de saxophone Quasar pour la saison artistique de la SMCQ,Ékhéôcommandée par le Trio Fibonnacci,Prana, oeuvre mixte interprétée par le Nouvel Ensemble Moderne etLe chant des baleines pour le guitariste Tim Brady.

Les trois dernières années ont été marquées par une véritable ouverture internationale : en 2001, il entamait une collaboration avec la chorégraphe japonaise Heidi S. Durning (Intuitive Sound Danse, Spiral Wind et Kimono séries) et voyait naître deux projets commandés par l’Abbaye de Royaumont en France - une oeuvre électroacoustique de 40 minutes pour une chorégraphie de Susan Buirge (L’oeil de la forêt, janvier 2002), ainsi qu’une oeuvre de 35 minutes pour l’orgue roman de l’Abbaye (Procession, septembre 2002). Depuis 2002, son installation sonore Khôra a été présentée une dizaine de fois dans plusieurs pays différents (Canada, Etats-Unis, France, Italie).

Le compositeur vient de terminer le cursus de composition et d’informatique musicale d’une année à l’Ircam (Paris). Il travaille présentement à la composition d’un deuxième quatuor à cordes pour le quatuor Bozzini ainsi qu’une oeuvre de 45 minutes (pour piano solo et installation de cordes vibrantes) pour une nouvelle chorégraphie de Danièle Desnoyers (le carré des lombes) et une oeuvre de 75 minutes réunissant les ensembles Quasar et Totem Contemporain présentée en mars 2005 dans le cadre du festival Montréal Nouvelles Musiques coproduit par la SMCQ.


© Ircam-Centre Pompidou, 2004

Liens Internet

(liens vérifiés en juillet 2023).

Bibliographie

  • Jean-Pierre GUAY, « Psukhô / Des tuyaux qui ont de l’âme : Jean-François Laporte », in Inter, 103, 2009, p. 70–71 (à lire ici).