Qingqing Teng (1990)

Ghost shouting, Ghost screaming (2022)

pour voix, électronique et vidéo

œuvre électronique, Ircam
Cursus Ircam
œuvre scénique

  • Informations générales
    • Date de composition : 2022
    • Vidéo, installation (détail, auteur) : Yuchen Han : Costume ; Joy Wang : Design visuel
    • Durée : 13 mn
Effectif détaillé
  • soprano

Information sur la création

  • Date : 16 septembre 2022
    Lieu :

    France, Paris, 35-37


    Interprètes :

    Mathilde Barthélémy

Information sur l'électronique
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : Simone Conforti (encadrement pédagogique Ircam)
Dispositif électronique : dispositif électronique non spécifié, dispositif multimédia (vidéo, lumière)

Note de programme

Pourquoi avoir candidaté au Cursus ?

Peut-être grâce à l’influence de la musique concrète, et à mon intérêt pour le théâtre musical, j’ai créé beaucoup de musique mixte pour des instruments non standard : eau, jeux de Mah-Jong, machines à écrire, etc. Je réfléchis aux limites de ce concept d’instrument non standard, et je l’augmente à l’aide de l’informatique musicale ou par captation en direct. Le Cursus était donc un moyen de poursuivre ce travail.

À quoi fait référence le titre de l’œuvre, Ghost shouting, Ghost screaming ?

C’est la traduction littérale de « Gui han, Gui jiao », une expression en dialecte de ma ville natale que l’on utilise lorsque des cris ou de l’agitation deviennent gênants. Par extension, elle peut traduire une forme de préjugé ou d’indifférence à un phénomène étrange ou que l’on ne comprend pas.
J’essaie ainsi de créer une musique dont l’énergie semble jaillir naturellement de l’intérieur. Sans narration apparente, elle consiste en un cri fait de divers éclats émotionnels. Tout y est vagabond, vague et incertain – une ambivalence qui trouve sa source dans mes identités multiples et les préjugés de nos sociétés.
La chanteuse sur scène est le « moi » : une personne nageant seule dans l’océan. Son seul but est de se sauver elle-même, mais il n’y a pas d’échappatoire : seulement elle et le vortex intérieur de la conversation intime, du conflit et de l’apaisement.

Comment avez-vous travaillé justement avec la soprano Mathilde Barthélémy ?

Je souhaitais que cette pièce puisse parfois être entendue comme une improvisation libre, dont les dessous seraient cependant organisés afin de canaliser son énergie propre. J’ai donc écrit un catalogue de timbres vocaux, et demandé à Mathilde Barthélémy d’improviser à partir de ce catalogue lors de séances enregistrées en vue de la composition. Nous avons aussi travaillé sur le corps. Avec son expérience de comédienne, Mathilde est vite entrée dans le rôle, et nous avons cherché ensemble gestes, costume et déplacements.

Qingqing Teng, note de programme du concert Cursus du 16 septembre 2022 au 35-37