Michel Chion
Compositeur français né en 1947 à Créteil
Compositeur, écrivain, réalisateur cinéma et vidéo, chercheur, enseignant, Michel Chion, né en 1947 à Creil, a fait des études musicales aux Conservatoires de Versailles et Paris et littéraires à la Faculté de Paris-Nanterre. Il fait partie de 1971 à 1976 du Groupe de Recherches Musicales, comme responsable des programmes radio et des publications du Groupe. Il a fondé en 1990, avec Anne-Marie Marsaguet, la société de production et d’édition Sono-Concept. Depuis 1993, il est professeur associé à mi-temps à Paris III (département IRCAV, cinéma).
Comme compositeur, Michel Chion se consacre depuis 1971 presque exclusivement à la musique électroacoustique sur bande, forme d’expression pour laquelle il a remis en honneur, à partir de 1988, le terme de «musique concrète». Mais à l’intérieur de ce cadre, il a produit une oeuvre variée : mélodrames (Le Prisonnier du Son, 1972 ; Tu, 1977-1996 ; Nuit noire, 1985, La Tentation de saint Antoine, d’après Flaubert, 1984), recueils et suites de pièces brèves dans la tradition romantique (On n’arrête pas le regret, 1975 ; La Ronde, 1982 ; Vingt-quatre Préludes à la vie, 1990), recherches techniques et formelles de «graphisme sonore» (Dix études de musique concrète, 1988 ; Variations, 1989 ; Crayonnés ferroviaires, 1992 ; Dix-sept minutes, 2000), et musique religieuse (Requiem, 1973 ; Credo, 1992 ; Gloria, 1994 ; Perpetuum Kyrie, 1997 ; Missa obscura, 2000). Il a créé à Vandoeuvre-les-Nancy (festival Musique Action) une fresque collective composée en collaboration avec Lionel Marchetti et Jérôme Noetinger, Les 120 jours. Son Requiem a obtenu en 1978 le Grand Prix du Disque de l’Académie du Disque Français.
Comme réalisateur, Michel Chion a dirigé aussi bien des courts-métrages de cinéma (Le Grand Nettoyage, 1975 ; Eponine, 1984) que des documentaires vidéos, jusqu’à son oeuvre la plus importante dans ce domaine, La Messe de terre, 1996, qui sur deux-heures et demie associe l’image-vidéo à la musique concrète, et a été distinguée par le Grand Prix de la Ville de Locarno.Le court-métrage Eponine a également reçu plusieurs prix, dont le Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand, et le Prix Jean-Vigo 1985.
Comme écrivain et essayiste, il a publié une vingtaine d’ouvrages, dont La musique au cinéma, qui a obtenu le Prix du Meilleur Livre de Cinéma 1995 décerné par le Syndicat français de la Critique. Plus de la moitié de ces ouvrages, est consacrée au son, seul ou dans la relation audio-visuelle, constituant déjà, avec plusieurs centaines d’articles, le plus important ensemble théorique jamais consacré à l’étude de la perception et de la création sonore.Sur ce point, Michel Chion est à la fois un disciple de Pierre Schaeffer (dont il a synthétisé et transmis les recherches dans son Guide des Objets Sonores, 1982), et un chercheur suivant ses propres voies : L’Art des sons fixés (1990), Le Promeneur écoutant (1993), Le Son (1998), sont quelques volets d’un vaste ensemble consacré à la discipline qu’il vise à refonder et à réunifier sous le nom d’acoulogie - science de l’objet sonore entendu.
Michel Chion a été aussi le principal historien et musicographe de la musique électroacoustique, avec plusieurs ouvrages. Il a contribué à partir de la fin des années 80 à relancer non seulement le terme et la notion de «musique concrète», mais aussi le débat sur ce genre, participant notamment à la création du Prix Noroit, à des initiatives de publication et des rencontres, entre autres.
Comme journaliste et critique, il a également écrit dans des revues et publications comme les Cahiers du Cinéma, Positif, Le Monde de la Musique, Libération, L’Âne, Nouvelle Revue Française, L’Image-Vidéo, Bref, Lien, Revue et Corrigée, et de nombreuses revues non-francophones.Enseignant et conférencier, professeur régulier à l’ESEC, à l’École Cantonale d’Art de Lausanne, à Paris III, entre autres, Michel Chion intervient dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord et du Sud, notamment sur le cinéma et la musique concrète. Plusieurs de ses ouvrages et articles ont été traduits dans une douzaine de langues.
© Ircam-Centre Pompidou, 2002
Sources
Programme du festival Archipel 2001.