mise à jour le 13 février 2023
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Morton Subotnick

Compositeur américain né le 14 avril 1933 à Los Angeles.

Très jeune un clarinettiste talentueux, Morton Subotnick obtient à seize ans une bourse de l’Université de Californie du Sud où, ayant réussi les examens d’entrée des quatre années d’études en une seule fois, il s’intéresse à la littérature anglaise. À dix-sept ans, il intègre le Denver Symphony, où il rencontre James Tenney. Stationné à San Francisco pendant son service militaire, il y reste et intègre Mills College, où il étudie avec Leon Kirchner et Darius Milhaud.

Au début des années 1960, Morton Subotnick pressent que la démocratisation de l’enregistrement sonore va rapidement changer les rapports à la musique, et cherche à anticiper ce tournant en participant à la création de l’inéluctable future machine musicale. L’ingénieur Donald Buchla répond à son annonce et ils travaillent ensemble pendant deux ans sur le synthétiseur modulaire Buchla, un synthétiseur sans clavier afin d’éviter toute tentation de faire « de la musique ancienne avec un nouvel instrument ou de la nouvelle musique ancienne1 ». En 1967, le label Nonesuch Records lui commande un disque pour lequel il compose entièrement avec le synthétiseur. Silver Apples of the Moon est la première composition de grande ampleur réalisée nativement pour le medium du disque et fait partie des 300 enregistrements retenus par le National Recording Registry de la Bibliothèque du Congrès. Plusieurs autres disques suivront dans les huit années suivantes, parmi lesquels The Wild Bull, Touch, Sidewinder et Four Butterflies.

Durant cette même période, en 1962, il fonde, avec Ramon Sender et Pauline Oliveros, le San Francisco Tape Music Center qui compte dans son réseau étendu des personnalités comme Steve Reich, John Chowning et Terry Riley, dont la pièce In C est créée au Center. Morton Subotnick devient rapidement le directeur musical de l’Actor’s Workshop et part pour New York où il devient également directeur musical du Repertory Theater du Lincoln Center nouvellement créé. À New York, Morton Subotnick, contacté par les producteurs de rock Jerry Brandt et Stan Freeman, participe à l’ouverture du club The Electric Circus, qui se présente comme une discothèque multimédias, et, en son sein, est directeur musical de la série Electric Ear à laquelle participent entre autres John Cage, Alvin Lucier, Pauline Oliveros, Robert Ashley et Terry Riley. En 1969, le compositeur devient doyen associé du nouveau California Institute of the Arts (CalArts) à Los Angeles. Après quatre ans à ce poste, il devient directeur du programme de composition, où il introduit les technologies interactives et le multimédia dans le cursus.

En 1975, après la composition de Until Spring, cette fois commandé par le label Odyssey, où il utilise les tensions de contrôle, Morton Subotnick développe, à partir de cette technique, une idée pour contrôler exactement l’équipement de traitement en temps réel. De cette réflexion émerge la « “ghost” box », un dispositif composé d’un suiveur de hauteur et d’enveloppe pour un signal en direct, et d’unités commandées par tension : un amplifier, un frequency shifter et un ring modulator. Le signal micro de l’interprète envoyé à la ghost box est ensuite traité en lisant la bande préenregistrée ou la mémoire EPROM qui contient les tensions de commande — aucun des deux ne produit de sons, ce qui leur vaut le nom de « partition fantôme » (ghost score). Two Life Histories (1977) est la première pièce à faire appel à ce dispositif, une dizaine d’autres suivront avec diverses instrumentations. Morton Subotnick poursuit sa recherche du traitement électronique en temps réel avec Ascent Into Air (1981), écrite pour l’ordinateur 4C de l’Ircam, où les interprètes contrôlent en direct la musique informatisée, faisant office de tensions de contrôle pour modifier l’emplacement des sons, leur modulation et leur intensité.

Auteur de six CD-ROM pour apprendre la composition aux enfants ainsi que d’un site internet, Morton Subotnick poursuit son travail de pédagogie en continuant d’élaborer des programmes d’apprentissage de la musique destinés aux plus jeunes, publiés par Alfred Music Publishers.

Après de nombreuses années de tournées et de performances, le 23 mars 2022, le compositeur présente à Montréal As I Live and Breathe, son ultime performance scénique, une métaphore musicale de sa vie en musique, une œuvre audiovisuelle mise en images par Lillevan.

1. Kevin L. Jones, « Morton Subotnick on Growing Into His Life as an Electronic Composer », KQED, 20 avril 2017↩

  • Musique soliste (sauf voix)
  • Musique de chambre
  • Musique instrumentale d'ensemble
  • Musique concertante
    • élec Before the Butterfly pour orchestre et sept instruments amplifiés (1975), 20 mn
    • élec Parallel Lines pour flûte piccolo, fantôme électronique et neuf instrumentistes (1978), 16 mn
    • élec After the Butterfly pour trompette, fantôme électronique et sept instrumentistes (1979), 18 mn, Schott
    • élec Axolotl version pour violoncelle, fantôme électronique et orchestre de chambre (1982), 17 mn
    • élec In Two Worlds (Saxophone Concerto) pour soliste jouant une manette à vent informatique Yamaha WX7 et un saxophone alto, avec orchestre de chambre et ordinateur (1987), 35 mn
  • Musique vocale et instrument(s)
    • élec Play! No. 4 pour soprano, vibraphone, violoncelle, 4 "joueurs", deux "chefs de jeu" et deux films 16mm de Tony Martin (1965), 17 mn
    • élec Two Life Histories pour clarinette, voix d'homme et fantôme électronique (1977), 24 mn
    • élec The Last Dream of the Beast an aria from The Double Life of Amphibians, pour soprano, section de violoncelle, bande et fantôme électronique (1979), 17 mn
    • élec scénique The Double Life of Amphibians pour orchestre de chambre, deux chanteurs, une chanteuse, un danseur et électronique (1984), 1 h 30 mn
    • élec scénique Hungers pour clavier, maillets, violoncelle, voix, danseuse balinaise, vidéo, lumières et ordinateur (1986), 1 h 30 mn
    • élec scénique Intimate Immensity A Media Poem, pour deux Disklaviers, deux chanteurs, danseur balinais et laserdiscs contrôlés de manière interactive, sons et lumières générés par ordinateur (1997), 1 h 20 mn
    • élec scénique Jacob's Room opéra de chambre en un acte (2010), 1 h 15 mn, Schott
    • élec Jacob's Room monodrame pour voix, clavier, orchestre à cordes et électronique, tiré de l'opéra (2012, 2013), 30 mn, Schott
  • Musique vocale a cappella
    • élec Breath pour voix et électronique (), 15 mn
  • Musique électronique / sur support / instruments mécaniques

Source et détails du catalogue

CD-ROM : programmes de composition pour enfants

  • Making Music (3-7 ans)
  • Hearing Music (7-12 ans)
  • Playing Music (7-12 ans)
  • Making More Music (8 ans et plus)
  • 2012
  • 2010
    • élec scénique Jacob's Room opéra de chambre en un acte, 1 h 15 mn, Schott
  • 2008
  • 2007
    • élec The Other Piano pour piano avec traitement numérique en direct (optionnel), 20 mn, Schott
  • 2003
    • élec Release pour violon, piano, piste magnétique et fantôme électronique, 37 mn, Schott
  • 2000
  • 1998
  • 1997
    • élec scénique Intimate Immensity A Media Poem, pour deux Disklaviers, deux chanteurs, danseur balinais et laserdiscs contrôlés de manière interactive, sons et lumières générés par ordinateur, 1 h 20 mn
  • 1991
  • 1989
  • 1988
  • 1987
    • élec In Two Worlds (Saxophone Concerto) pour soliste jouant une manette à vent informatique Yamaha WX7 et un saxophone alto, avec orchestre de chambre et ordinateur, 35 mn
  • 1986
    • élec scénique Hungers pour clavier, maillets, violoncelle, voix, danseuse balinaise, vidéo, lumières et ordinateur, 1 h 30 mn
  • 1985
    • élec The Key to Songs pour deux pianos, deux percussions (instruments à maillets), alto, violoncelle et sons électroniques, 25 mn
  • 1984
    • élec Return musique électronique, 33 mn
    • élec scénique The Double Life of Amphibians pour orchestre de chambre, deux chanteurs, une chanteuse, un danseur et électronique, 1 h 30 mn
  • 1983
    • élec Trembling pour violon, piano, bande et fantôme électronique, 17 mn
  • 1982
    • élec An Arsenal of Defense pour alto et fantôme électronique, 15 mn
    • élec Axolotl version pour violoncelle et fantôme électronique, 17 mn
    • élec Axolotl version pour violoncelle, fantôme électronique et orchestre de chambre, 17 mn
  • 1981
    • A Fluttering of Wings pour quatuor à cordes avec ou sans fantôme électronique, 25 mn
    • élec ircam Ascent into Air pour ensemble de chambre et ordinateur, 26 mn, Theodore Presser
  • 1980
  • 1979
    • élec After the Butterfly pour trompette, fantôme électronique et sept instrumentistes, 18 mn, Schott
    • Place pour orchestre, 20 mn
    • élec The Last Dream of the Beast an aria from The Double Life of Amphibians, pour soprano, section de violoncelle, bande et fantôme électronique, 17 mn
  • 1978
  • 1977
  • 1976
    • Ten pour ensemble, 12 mn
  • 1975
  • 1974
  • 1973
  • 1971
    • élec Sidewinder musique électronique pour synthétiseur, 30 mn
  • 1969
    • élec Touch musique électronique pour synthétiseur, 30 mn
  • 1968
    • élec The Wild Bull musique électronique pour synthétiseur, 27 mn 50 s
  • 1967
  • 1965
    • élec Play! No. 3 pour pianiste/mime, bande et film 16 mm, 2 mn
    • élec Play! No. 4 pour soprano, vibraphone, violoncelle, 4 "joueurs", deux "chefs de jeu" et deux films 16mm de Tony Martin, 17 mn
  • 1963
    • élec Mandolin pour alto, bande et film 16mm, 14 mn
  • Date de composition inconnue

Source(s) du catalogue

CD-ROM : programmes de composition pour enfants

  • Making Music (3-7 ans)
  • Hearing Music (7-12 ans)
  • Playing Music (7-12 ans)
  • Making More Music (8 ans et plus)

Liens Internet

(liens vérifiés en janvier 2023).

Bibliographie

  • David BERNSTEIN, The San Francisco Tape Music Center: 1960s counterculture and the avant-garde, Berkeley, University of California Press, 2008.
  • Robert GLUCK, « Electric Circus, Electric Ear and the Intermedia Center in Late-1960s New York », in Leonardo Music Journal, 2012, vol. 45 Issue 1, p. 51-56.
  • Robert GLUCK, « Nurturing Young Composers: Morton Subotnick’s Late-1960s Studio in New York City », in Computer Music Journal, 2012, vol. 36 Issue 1, p. 65-80.
  • Tod MACHOVER, « Interview with Mort Subotnick », in Contemporary Music Review, vol. 13/2, 1996, p. 3-11.
  • Curtis ROADS, « Interview with Morton Subotnick », in Computer Music Journal, vol. 12/1, 1988, p. 9-18.
  • Morton SUBOTNICK, « The use of computer technology in an interactive or “Real time” performance environment », in Contemporary Music Review, vol. 18, 1999, p. 113-117.
  • Geary YELTON, « A conversation with Morton Subotnick: Celebrating the 50th anniversary of Silver Apples of the Moon », in Electronic Musician, Nov. 2017, Vol. 33 Issue 11, p. 26-30.

Discographie sélective

  • Morton SUBOTNICK, The other piano ; Falling leaves ; Liquid strata ; Preludes, SooJin Anjou : piano, dans « Vol. 4: Complete Works For Piano », 1 CD Mode, 2019, 306.
  • Morton SUBOTNICK, Axolotl ; Ascent into air ; The last dream if the beast ; A fluttering of wings, dans « Music For The Double Life Of Amphibians (Landmark Recordings) », 1 CD Wergo, 2016, WER 7312 2.
  • Morton SUBOTNICK, Atfer the butterfly ; The Wild Beasts, dans « The Wild Beasts - Landmark Recordings », 1 CD Wergo, 2015, WER 7311 2.
  • Morton SUBOTNICK, Until spring: revisited ; 4 butterflies, dans « Vol. 3: Electronic Works », 1 CD Mode, 2011.
  • Morton SUBOTNICK, Sidewinder ; Until spring, dans « Vol. 2: Electronic Works », 1 CD Mode, 2004.
  • Morton SUBOTNICK, Touch ; A sky of cloudless sulphur ; Gestures, dans « Vol. 1: Electronic Works », 1 CD Mode, 2001.
  • Morton SUBOTNICK, « Echoes From The Silent Call Of Girona / A Fluttering Of Wings », Southwest Chamber Music, 1 CD Cambria, 2000, CD 8811.
  • Morton SUBOTNICK, And The Butterflies Begin To Sing ; All My Hummingbirds Have Alibis, dans « And The Butterflies Begin To Sing », 1 CD New World Records, 1997, 80514-2.
  • Morton SUBOTNICK, « The Key To Songs ; Return », 1 CD New Albion, 1986, NA 012.
  • Morton SUBOTNICK, « Return », 1 vinyle New Albion, 1986, NA 010.
  • Morton SUBOTNICK, « Ascent Into Air / A Fluttering Of Wings », 1 vinyle Nonesuch, 1984, 78020-1.
  • Morton SUBOTNICK, « Until Spring », 1 vinyle Odyssey, 1976, Y 34158.
  • Morton SUBOTNICK, « 4 Butterflies », 1 vinyle Columbia Masterworks, 1974, M 32741.
  • Morton SUBOTNICK, « Sidewinder », 1 vinyle CBS Masterworks, 1971, M 30683.
  • Morton SUBOTNICK, « Touch », 1 vinyle Columbia, 1969, MQ 31918.
  • Morton SUBOTNICK, « The Wild Bull », 1 vinyle Nonesuch, 1968, H-71208.
  • Morton SUBOTNICK, « Silver Apples Of The Moon », 1 vinyle Nonesuch, 1967, H-71174.